Route à induction : Eurovia lance un projet pilote en Allemagne

Cette expérimentation, qui doit permettre la recharge des véhicules électriques en mouvement, est une première pour l'entreprise désireuse de se développer sur le marché de l’électromobilité en Europe.

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Eurovia lance un projet pilote de route à induction pour recharger les véhicules électriques.

Vinci a annoncé que sa filiale Eurovia lançait un projet pilote de route à recharge électrique dynamique par induction en Allemagne, dans la ville de Karlsruhe. Une première pour le spécialiste des travaux routiers, qui a signé un  accord de collaboration avec l’entreprise ElectReon, spécialisée dans la recharge de véhicules électriques.

Deux sites, une seule ville

Dès 2021, Eurovia équipera donc les voiries du centre de formation de l’énergéticien EnBW de Karlsruhe, pour une expérimentation sur une longueur de 100 m. Dans un second temps, 600 m de voirie publique, reliant le centre de formation à la ville de  Karlsruhedevraient être construits. La société de transport public qui opère au sein de la commune allemande a l'intention d'utiliser ce système pour charger certains de ses bus, a fait savoir l’entreprise.

Concrètement, l'infrastructure sera dotée de bobines à l’intérieur desquelles circulera un courant électrique. Lorsqu’un véhicule électrique se déplacera sur les sections concernées, il captera ainsi une partie de ce courant qui sera transféré au moteur à l’aide d’un convertisseur pour permettre la recharge sans utiliser la batterie.

Le début des travaux est prévu courant février 2020.

« Les interventions programmées restent relativement légères. Il suffit de raboter la chaussée existante, puis d’y installer les bobines avant de recouvrir celles-ci avec un enrobé. Une fois mis en place, le système n’est pas visible et n’a pas d’incidence sur la circulation. Bien que rapide, la pose est, pour l'heure, réalisée manuellement, mais l’expérimentation de Karlsruhe doit nous permettre de travailler au développement d’une méthode mécanisée », détaille Didier Deschanel, directeur de l’innovation chez Eurovia.

Intérêt économique

L'entreprise du groupe Vinci n’est pas la première à s’intéresser de près à la route à induction avec recharge dynamique. Cette solution avait déjà été testée il y a cinq ans par la fondation Vedecom, au travers d'un prototype construit dans le quartier de Satory, à Versailles (Yvelines). Dans ce quartier essentiellement composé d’installations militaires et d’habitations, la voirie avait été équipée sur une section de 100 m. A l’époque, le système devait encore faire la preuve de son rendement énergétique, en particulier pour les véhicules de gros gabarit.

Pour Eurovia, les essais pour qualifier le dispositif de Karlsruhe devraient durer deux années. « Nous sommes convaincus que le développement de ce type d’infrastructure aidera à l’adoption de l’électromobilité. A ce jour, les principaux obstacles au déploiement de la voiture électrique restent le manque d’autonomie de sa batterie et son coût élevé. Or, la route à induction peut contribuer à diminuer ces contraintes et, par conséquent, à démocratiser l’utilisation de voitures électriques », assure Didier Deschanel.

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