Le contexte
Pour sa nouvelle maison de la santé, la ville de Badonviller (54) a choisi de faire fort d’entrée en devenant le maître d’ouvrage d’un bâtiment à énergie positive. S’il ne trouve pour l’instant pas de définition précise en France, ce type de bâtiment implique de réduire au maximum les consommations d’énergie. C’est pourquoi le gros œuvre répond aux critères du bâtiment « passif », en concédant un très faible ratio de consommation au mètre carré. La structure du bâtiment est à ossature bois (poteaux, poutres, caissons en OSB), avec une isolation thermique par l’extérieur (laine de bois) pour réduire les ponts thermiques. À cette structure ont été ajoutés 20 murs de contreventement en pisé. En plus de donner de l’inertie thermique au bâtiment, les murs en pisé (terre crue compactée), de par leur faculté de laisser entrer et sortir la vapeur d’eau, assurent une bonne régulation de l’hygrométrie.
La mise en œuvre
Basée sur l’assemblage de caissons préfabriqués en atelier, la construction en ossature bois (assurée par l’entreprise Irlinger) ne présentait pas de difficultés particulières et permettait une mise en œuvre rapide, si ce n’était de soigner les jointures des différents panneaux pour garantir une bonne étanchéité à l’air. Ce qui fut fait par l’application de colle polyuréthane. L’édification des murs de refend en pisé a posé plus de problèmes. Initialement, le planning de chantier prévoyait de bancher les murs sur place, en dehors de la période hivernale. Car le froid et les intempéries sont néfastes à la nécessaire étape de séchage de la terre crue, longue de deux à trois mois. Or, pour cause de retard pris sur le planning initial, le banchage risquait de déborder sur la période hivernale. Les porteurs du projet ont choisi de réaliser ces murs en intérieur. La mairie de Badonviller a ainsi mis à disposition de l’entreprise responsable du lot « murs en pisé » (Gargano) un hangar situé à plusieurs kilomètres du chantier. Pendant plus de deux mois, ces murs ont eu le temps de sécher à l’abri.
l’organisation
Les murs en pisé ont été acheminés sur site par camion par une société de manutention (Sogecofa). Cette prestation, qui n’était pas prévue à l’origine du projet, a donc fait l’objet d’un lot supplémentaire. Deux grues - l’une à l’entrepôt, l’autre sur le chantier - ont dû être louées pour cette phase du gros œuvre. Une fois livrés, les murs ont été déplacés à l’aide de palans, puis posés sur des longrines, elles-mêmes reposant sur la dalle en béton du bâtiment. L’ossature bois a pu ensuite être édifiée.





