Que les professionnels du bâtiment puissent continuer à appliquer un taux de TVA à 5,5% n'émargeait plus aux grosses cotes. A 24 contre 1, la situation était difficilement tenable pour Varsovie. Mais si le dénouement du feuilleton TVA est heureux, son scénario laisse un goût d'inachevé. D'abord parce qu'elle est prorogée et non pérennisée. Ce qui revient à douter encore de l'intérêt de la mesure. Ensuite, parce qu'après les houleux débats autour du budget européen, les négociations sur la TVA à taux réduit mettent en exergue la logique d'affrontement qui prévaut à toute décision en Europe. Au point d'inventer des antagonismes entre la Pologne et les acteurs du bâtiment français : "la vengeance du plombier polonais". A quand les représailles ?
On ne peut donc que souhaiter le changement – urgent - de la règle de l'unanimité des décisions. Au risque de conforter des citoyens européens déjà sceptiques dans l'idée que l'Europe est un paquebot ivre et que les 25 n'ont en commun que leur marché.
Julien Beideler est chef de rubrique Travaux Publics au Moniteur