Le domaine des aires de loisirs a connu une véritable révolution il y a une quinzaine d'années, avec l'arrivée d'une nouvelle réglementation. Le 10 août 1994 sort en effet un premier décret. Il concerne les fabricants et a pour objet de fixer « les exigences de sécurité relatives aux équipements d'aires collectives de jeux ». Peu après, celui du 18 décembre 1996 détermine « les prescriptions de sécurité relatives aux aires collectives de jeux » complétant ainsi l'arsenal juridique déjà en place en ciblant gestionnaires et maîtres d'œuvre.
Une approche diversifiée.
Pour répondre aux exigences sécuritaires, notamment au niveau des sols, la tendance générale, chez les maîtres d'ouvrage, a d'abord été de supprimer de nombreuses aires de jeux. Un passage souvent obligé pour les petites communes où les budgets restreints ne permettaient pas une mise aux normes des équipements existants. Pour les villes plus importantes, si quelques sites ont été fermés, la plupart ont heureusement fait l'objet d'un réaménagement. Les effets de la réglementation se sont d'abord traduits par une certaine « standardisation des équipements afin de répondre rapidement aux nouvelles exigences souligne Freddy Morel du bureau de contrôle Prélud. Aujourd'hui, l'approche est plus diversifiée, aussi bien au niveau ludique qu'esthétique, avec une réflexion globale sur l'ensemble du site et sur les attentes des utilisateurs.
Dossier de gestion.
Au niveau de l'entretien des aires de jeux, les collectivités territoriales ont dû s'organiser en termes de budgets et de planification des opérations, souligne Sylvain Hubert, responsable de la société Récré'Action. La création d'un dossier de gestion permet ainsi de pérenniser la qualité des aires de jeux, sans pour autant faire de l'acharnement thérapeutique, une attention particulière étant désormais portée aux pièces détachées pour des réparations rapides.
Pour une meilleure adéquation entre les attentes des gestionnaires et les contraintes des professionnels des équipements et de la maintenance, ces derniers travaillent désormais sur plusieurs axes : le contrôle des sols et la réglementation ; la formation professionnelle ; la création d'un cahier des charges commun.
Équipes pluridisciplinaires.
Une maintenance efficace ne commence-t-elle pas par une conception et une installation de qualité se demande Denis Felter, président de Qualisport ? Pour Jean-Jacques Bernhard, la réponse est évidente : 80 % des problèmes de maintenance sont liés soit à des erreurs de conception, avec une absence de concertation avec des spécialistes de la pédagogie et de l'éducation, soit à une défaillance lors de la phase installation, non détectée au cours de la réception des travaux. Un constat qui milite en faveur d'un travail en équipe pluridisciplinaire pour améliorer la coordination des différentes interlocuteurs et développer une approche de l'aire de jeux en tant que lieu de vie.
