On ne sait pas quel sera le mode de prise en charge des patients dans vingt ans, notamment avec le développement de la médecine à partir des profils génomiques. Mais il est certain que les traitements vont évoluer rapidement et modifier les besoins d’équipements ainsi que les modes d’organisation de la prise en charge du patient. Cela suffit à poser la question du bien-fondé de la démarche qui consiste à prôner des constructions légères au lieu de « cathédrales » hospitalières. Dès lors, plutôt que d’essayer de trouver le bâtiment hospitalier idéal sur le plan de la flexibilité, n’aurait-on pas intérêt à construire des enveloppes fonctionnelles qui puissent être largement amorties en 10 ou 15 ans pour permettre leur démolition pure et simple ? Aucune étude à ce jour n’a prouvé que les très grandes structures de type MCO, au-delà de 800 lits, généraient des économies d’échelle. La tendance est à l’essor d’une médecine ambulatoire, en matière de chirurgie notamment. En ce qui concerne la population vieillissante touchée par la présence simultanée de plusieurs troubles et maladies chroniques, elle aura sans doute besoin de petites structures d’accueil situées non loin d’un grand centre hospitalier. D’autant plus que les nouvelles technologies de l’information accélèrent la transformation des modes de production des services de santé en favorisant l’accès à distance aux plateaux techniques. Les projets de grandes « cités hospitalières » n’ont décidément plus l’aura qu’ils avaient il y a encore une dizaine d’années.
