Equipement public : une barrette fixée au peigne scolaire

A fin de pouvoir accueillir davantage d'enfants sur son territoire, la municipalité de Versailles (Yvelines) a décidé, en 2020, de densifier un groupe scolaire existant plutôt que d'en construire un nouveau. Mais pas n'importe comment… Elle a pour cela élaboré un plan en deux temps.

D'abord, bâtir un édifice dans lequel transférer les espaces à usage périscolaire des écoles maternelle Vauban et élémentaire Lully-Vauban. Puis, transformer les pièces laissées ainsi vacantes en salles de classe.

La première étape est désormais achevée avec l'inauguration, le 16 octobre dernier, d'une extension de 1 000 m² conçue par l'Atelier Serge Joly Architectes. La seconde, qui sera réalisée par les services techniques de la Ville, commencera courant 2025.

« Notre bâtiment sert aux autres constructions, il fallait donc accorder son implantation à la leur en suivant la même logique de peigne », indique l'architecte Serge Joly. Le volume de 52 x 12 m, sur deux niveaux, s'insère dans une succession de barres et de cours, perpendiculairement à l'allée charretière qui dessert l'équipement (voir ci-contre) . « La notion de pleins et de vides est fondamentale dans une ville, souligne François de Mazières, maire (LR) de Versailles. Or, certains la négligent trop souvent en bourrant les parcelles sans prendre en considération l'équilibre entre le construit et le non-construit. »

Double entrée. Un hall traversant, positionné au centre de l'édifice, permet aux élèves de maternelle et d'élémentaire d'accéder aux salles périscolaires respectivement par les entrées nord et sud. Les petits restent au rez-de-chaussée, de plain-pied avec la cour oasis, tandis que les grands accèdent à l'étage, où ils disposent d'une terrasse. Partout, de grandes baies vitrées laissent traverser la lumière et la vue. La ventilation naturelle s'effectue, de jour comme de nuit, par des ouvrants en bois.

Ce matériau est également utilisé pour les murs, afin de les protéger des chocs, et au plafond, pour participer au traitement acoustique des divers espaces de jeux et de restauration. Au niveau de l'enveloppe du bâtiment, Serge Joly a repris le même type de brique pleine, moulée main, de couleur beige, qu'il avait mise en œuvre dans le conservatoire livré au bout de l'allée en 2017, avec son associé d'alors, Paul-Emmanuel Loiret. « Là encore, l'idée n'était pas de parachuter un bâtiment isolé des autres, mais de fabriquer une cohérence d'ensemble », explique l'architecte. D'autant que la brique faisait déjà partie du paysage urbain alentour, aux façades des maisons comme des immeubles d'habitation.

Une salle d'orchestre en complément. Le programme d'extension du groupe scolaire a intégré une salle d'orchestre, qui manquait au conservatoire. Installée en R + 1, elle bénéficie d'un accès indépendant lui permettant de rester ouverte plus tard que le reste. Un sas la relie également au hall d'accueil si besoin, comme ce fut le cas le soir de l'inauguration. Des élèves de 6e et leur professeur de musique ont alors interprété une partition écrite par le compositeur Richard Saucedo et intitulée « Into the Clouds ! ». Puis, sans oublier de citer le bureau d'études Acoustique Vivié et Associés, Serge Joly a partagé devant parents et enfants son « émotion d'entendre le lieu résonner pour la première fois et d'assister au moment où le bâtiment devient vivant ».