Equipement administratif Un commissariat bleu-blanc-rouge

Tout juste sorti de terre, le nouveau commissariat central du XXe arrondissement (Paris), réalisé par les architectes Bernard Valero et Frédéric Gadan, occupe une parcelle contrainte et étirée. Des vitrages colorés éclairent et égaient le bâtiment.

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«La particularité du site nous a obligés à travailler un ouvrage qui se développe dans la profondeur de la parcelle », explique Bernard Valero, architecte, aux côtés de Frédéric Gadan, du commissariat central du XXe arrondissement de Paris, livré en mars. Construit sur 20 m de largeur – et 120 m de profondeur ! –le bâtiment ondule tel un « serpent » d’un bout à l’autre de la parcelle. Un serpent composé de deux corps de bâtiments : un volume principal, campé sur la rue des Gâtines, qui assure la continuité visuelle du bâti, et un autre, en retour, plus bas, qui préserve les vues des riverains. En retrait des constructions mitoyennes, il libère, côté bureaux, un espace en pleine terre, en continuité d’un espace vert intérieur protégé (Evip).

« Les deux volumes définissent clairement les limites entre l’espace public et l’équipement proprement dit », explique Bernard Valero. Dès l’entrée sur rue, les flux sont dissociés pour éviter toute rencontre entre personnes interpellées et entravées, et simples visiteurs. En effet, les véhicules banalisés accèdent jusqu’au fond de la parcelle par la grille en façade, alors que les visiteurs pénètrent directement dans le volume principal sur rue. Tous ces flux sont surveillés par le poste de police qui contrôle l’accès. Seule une partie du rez-de-chaussée est accessible au public.

Les étages, quant à eux, sont dévolus aux fonctionnaires : police de quartier et services de la voie publique au deuxième étage ; restauration, salle de sport, direction générale et gestion administrative au troisième ; service communication au quatrième ; et enfin formation au cinquième étage.

Kaléidoscope pop

Côté rue, le bâtiment entend affirmer, sans ostentation, son rôle d’institution publique. En façade principale, comme sur le jardin, la trame régulière de 0,90 m est constituée par des vitrages toute hauteur. L’édifice est entièrement réalisé avec des matériaux bruts et résistants aux chocs : béton poli, grès incassable au sol et mosaïques en pâte de verre sur une partie des parois intérieures. Des matériaux censés résister au va-et-vient permanent des visiteurs – parfois mal intentionnés… – et des fonctionnaires. Mais, ces impératifs de sécurité n’excluent pas une pointe de gaîté. Aussi, Bernard Valero et Frédéric Gadan ont-ils proposé, en collaboration avec l’artiste-plasticienne Fred Thomas, un jeu de vitrages colorés pris dans la trame régulière des menuiseries en aluminium poli. Le bleu, le blanc et le rouge en façade principale signalent ainsi clairement le bâtiment administratif au milieu des immeubles d’habitation existants ; tandis que les couleurs bleue, rose et jaune se reflètent dans les circulations intérieures et protègent les usagers des regards indiscrets. Tel un kaléidoscope géant, les façades réfléchissent à l’infini et en couleur la lumière extérieure, donnant au final une allure « pop » au nouvel établissement.

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