Environnement Des sédiments pour remplacer le ciment

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Le Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton (Cerib) participe depuis 2007 au projet ANR Sedibet, qui étudie la possibilité d’incorporer dans les bétons des sédiments maritimes ou fluviaux en remplacement éventuel du ciment.

« L’idée est venue d’un simple constat : les canaux et les zones portuaires s’envasent naturellement au fil des années, explique Sylvain Dehaudt, responsable du pôle Matériaux production au sein de la direction Développement durable et process du Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton. Il faut régulièrement les draguer pour maintenir les tirants d’eau nécessaires à la circulation maritime et fluviale. En ce qui concerne la France, ces opérations permettent d’accumuler quelque 50 millions de tonnes de sédiments maritimes par an, qui acquièrent le statut de déchets dès lors qu’ils sont pollués par la présence de métaux lourds, d’hydrocarbures ou de pesticides. La société Solvay a mis au point un traitement chimique et thermique, baptisé Novosol, qui permet de rendre inertes ces différents sédiments et de les transformer en une fine minérale (d’une composition à 80 % siliceuse et 20 % calcaire). Nous avons eu l’idée de réfléchir à l’introduction de ce nouveau constituant dans des bétons à démoulage immédiat, pour des produits préfabriqués comme ceux couramment utilisés dans la voirie, notamment les bordures, pavés et caniveaux, ou à démoulage différé comme les bétons auto­plaçants. »

Après un travail de caractérisation physico-chimique des fines minérales permettant d’évaluer leur granularité, leurs propriétés hydrauli­que ou pouzzolanique, trois taux de substitution variant de 5 % à 20 % du poids de ciment seront étudiés.

« Les premiers essais sur un béton à démoulage immédiat, avec un taux de substitution de 5 %, montrent que l’incorporation des sédiments traités permet de fabriquer des produits dont les caractéristiques à l’état frais (tenue au démoulage) et à l’état durci (performances mécaniques) sont semblables à celles des produits n’en contenant pas. »

L’étude illustre la tendance qui vise à faire progresser les modes de fabrication pour préserver les ressources naturelles à la lumière du développement durable. Les résultats définitifs du projet ANR Sedibet devraient être connus en fin d’année 2009.

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