Yannick Jadot (EELV)
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Energie
Le candidat écologiste propose de sortir du nucléaire en vingt ans, de fermer 10 réacteurs d'ici à 2035 et de booster les énergies renouvelables. Pour cela, il veut, par exemple, passer le nombre d'éoliennes de 9 500 à 12 000 à la fin du quinquennat.
Autre mesure phare : l'instauration d'un impôt sur la fortune climatique, afin de stimuler les innovations vertes.
Cet ISF nouveau s'appliquerait au patrimoine supérieur à 2 M€.
Le bilan carbone des actifs possédés (actions, obligations…) serait calculé par l'administration fiscale. Objectif : pénaliser les placements dont les activités contribuent au réchauffement climatique. Les actions vertes bénéficieraient d'un allègement.
Infrastructures
Yannick Jadot souhaite mettre fin à certains grands projets. En ligne de mire : le Lyon-Turin et les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Il propose de redéployer les crédits alloués à ces opérations vers les trains du quotidien. Les petites lignes bénéficieraient ainsi de 4 Mds € supplémentaires par an.
Logement
Elu, le candidat d'Europe Ecologie les Verts tiendrait l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) d'ici à 2025 (et non pas 2050). Il permettrait aux collectivités locales de réquisitionner les friches, les zones commerciales et d'activité pour les convertir en quartiers mixtes et verts.
Il lancerait un plan de rénovation des bâtiments de 10 Mds € par an, visant à éradiquer en dix ans les cinq millions de passoires énergétiques que compte l'Hexagone, le tout avec un « zéro reste à charge » pour les ménages modestes.
Il accompagnera aussi la rénovation de 800 000 logements sociaux durant le quinquennat.
Il table enfin sur la construction de 140 000 logements sociaux par an, dont la moitié très sociaux, et veut porter l'objectif de la
L'œil de la rédaction
La création d'un ISF climatique serait une première et sa mise en application suivie de près. Tout l'enjeu étant d'orienter les investissements vers « l'économie de la vie », selon l'expression de Jacques Attali, sans mettre un coup d'arrêt à la croissance française.
Saluons l'engagement chiffré de production HLM et relevons l'absence d'objectif donné au logement libre.
Marine Le Pen (RN)
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Energie
La candidate du Rassemblement national souhaite construire six EPR et rallonger la durée de vie des centrales existantes, moyennant le lancement d'un grand plan d'investissement. Ce dernier sera financé via la création d'un fonds souverain, abondé par les Français, qui deviendront actionnaires « de la Maison France », selon son expression.
Ce fonds aura des priorités : nouvelles technologies, réindustrialisation, couverture numérique, R & D, infrastructures…
Marine Le Pen table sur la mobilisation de 500 Mds € en cinq ans.
Elle acterait en parallèle la fin des investissements publics dans l'éolien, une « énergie intermittente qui ruine nos paysages ».
Infrastructures
La candidate souhaite « démétropoliser » le pays et investir dans les zones rurales. Estimant que les transports et l'aménagement du territoire sont intimement liés, elle table sur la nationalisation des autoroutes.
Logement
Marine Le Pen veut encourager l'accession à la propriété avec un peu d'innovation financière : déploiement de prêts au-delà de vingt-cinq ans et création d'un système de transférabilité des crédits immobiliers afin de conserver son prêt en cours pour acquérir un autre bien. Elle prévoit en outre la construction de 100 000 HLM par an, dont 20 000 destinées aux jeunes travailleurs, et de 100 000 logements étudiants sur l'ensemble du quinquennat. Elle s'est par ailleurs prononcée en faveur de la mise en place d'une obligation d'aménagement d'espaces verts pour chaque opération d'urbanisme lancée.
L'œil de la rédaction
Selon la Banque de France, les Français ont massivement épargné pendant la crise sanitaire : 255 Mds € en 2020, puis 221 Mds € en 2021, contre 156 Mds € en 2019. C'est ce que les économistes appellent « l'épargne de précaution », qui pousse à mettre son argent de côté quand l'horizon s'obscurcit. Pour attirer les Français vers le fonds souverain, il faudra donc garantir une certaine sécurité, au moment même où la guerre fait rage aux portes de l'Union européenne.
Emmanuel Macron (LREM)
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Energie
Le candidat président confirme son souhait de construire six EPR 2 d'ici à 2035. Il compte multiplier par 10 la puissance solaire (10,9 GW installés à fin décembre 2020 selon le ministère de la Transition écologique) et table sur l'implantation de 50 parcs éoliens en mer au plus tard en 2050. Emmanuel Macron ambitionne également de bâtir une filière française de production des énergies renouvelables. Il souhaite aussi faire de l'Hexagone le leader de l'hydrogène vert en 2030.
Il a notamment annoncé en 2021 la construction de deux gigafactories d'électrolyseurs. Les choix locaux de production énergétique seront déclinés et planifiés à l'échelle de chaque territoire : par commune, département et région.
Infrastructures
Le plan France 2030 a été lancé par l'actuel gouvernement et devrait être poursuivi en cas de réélection. Il ambitionne de faire produire par l'industrie automobile française deux millions de véhicules électriques.
Logement
« Pas de changement de boussole », a assuré Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, venue représenter le président candidat à sa succession le 9 mars, face à l'Alliance pour le logement constituée de la FFB, de l'Union sociale pour l'habitat, d'Intercommunalités de France, de France urbaine et de la Fondation Abbé-Pierre. Emmanuel Macron table sur la rénovation annuelle de 700 000 logements, soit autant que les opérations lancées en 2021 grâce à MaPrimeRénov' et les certificats d'économie d'énergie (CEE). Il compte aussi sur la montée en charge progressive des rénovations globales. Il veut augmenter l'abattement des droits de succession d'un parent vers son enfant à 150 000 € (contre 100 000 € actuellement) afin de favoriser l'accession à la propriété.
L'œil de la rédaction
L'objectif de construire six EPR d'ici à 2035 est ambitieux. Et celui sur la production de véhicules électriques implique de déployer un plan massif d'électrification des réseaux routiers. Rappelons aussi que sur les 700 000 rénovations financées par des fonds publics en 2021, 60 000 concernent des opérations globales. Le défi consiste à les massifier. Enfin, Emmanuel Macron s'est fait élire en 2017 en promettant un choc de l'offre de logements, sans y parvenir au regard des mesures prises lors de son mandat (déstabilisation des bailleurs sociaux, création de l'impôt sur la fortune immobilière…).
Pour le moment, il ne s'est pas engagé sur un objectif de production, alors que la crise du logement est toujours d'actualité (plus de 4 millions de personnes mal logées selon la fondation Abbé-Pierre).
Jean-Luc Mélenchon (LFI)
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Energie
Le candidat de la France insoumise veut sortir du nucléaire et interdire l'exploitation des centrales au-delà de cinquante ans.
Il propose d'abandonner les projets d'EPR et de mettre un terme à Cigéo, programme d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).
Jean-Luc Mélenchon vise le déploiement d'une production d'électricité 100 % renouvelable à l'horizon 2050. Cela passera par des nationalisations d'entreprises (la branche énergies marines d'Alstom cédée à General Electric et la branche éolienne offshore d'Areva à Siemens), le doublement des installations éoliennes (terrestres et en mer), le soutien massif au photovoltaïque et l'encouragement du biogaz et de la biomasse.
Infrastructures
Jean-Luc Mélenchon table sur le développement massif des transports collectifs, de leurs réseaux (métro, bus, tram, etc.) et sur le renforcement de leur desserte. Il veut aussi supprimer l'Agence française de financement des infrastructures de transport « pour redonner le contrôle des priorités de financement des infrastructures au Parlement ».
Logement
Le candidat propose la mise en débat, dès le début de mandat, d'une « loi d'urgence pour le logement ». Cette dernière balayerait très large avec des problématiques comme la lutte contre le sans-abrisme ou l'accompagnement du changement des modes constructifs via un taux d'emploi de 50 % de matériaux biosourcés et géosourcés dans la commande publique.
Jean-Luc Mélenchon table aussi sur la construction de 200 000 HLM par an et le lancement annuel de 700 000 rénovations globales. Enfin, il souhaite créer un grand service public de l'architecture pour réaffirmer la place que celle-ci doit tenir dans la planification urbaine.
L'œil de la rédaction
L'objectif annuel de 700 000 rénovations globales est louable mais la marche est haute : actuellement, seules 60 000 sont lancées chaque année. La fin du nucléaire et le passage au 100 % énergies renouvelables nécessitera des investissements lourds, un plan de formation massif… et qu'Enedis et RTE recrutent à tour de bras pour être capables de raccorder toutes les installations nouvelles au réseau.
Valérie Pécresse (LR)
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Energie
La candidate des Républicains propose de construire six EPR d'ici à 2035.
Pour encadrer le développement de l'éolien, elle propose d'inscrire dans les plans locaux d'urbanisme « des zones où l'on peut développer des champs éoliens et des zones où on ne le peut pas ».
En parallèle, Valérie Pécresse entend travailler sur la réduction de la consommation énergétique et la rénovation des bâtiments.
Infrastructures
Durant son mandat, Valérie Pécresse veut lancer un grand plan d'infrastructures pour désenclaver les territoires. Ce dernier sera financé par un livret vert, fruit de la fusion du livret A et du livret développement durable et solidaire. La candidate espère ainsi mobiliser 130 Mds € qui seraient également fléchés sur des actions encourageant la transition écologique. Elle conditionne ce plan d'investissement à la réalisation préalable d'un audit des ouvrages, des routes et des ponts.
Logement
Valérie Pécresse vise la construction de 500 000 logements par an. Pour y parvenir, elle mise sur la création d'une procédure unique pour toutes les grandes opérations d'aménagement et la réduction du délai de traitement des recours à six mois contre dix-huit en moyenne. Elle souhaite également créer 100 000 HLM par an, baisser le taux de TVA sur les nouveaux logements sociaux à 5,5 % (contre 10 % aujourd'hui) et ne plus financer les PLAI (HLM très sociaux) dans les quartiers qui en comptent plus de 30 %. Pour inciter les maires à délivrer les permis de construire, elle envisage d'indexer la compensation de la taxe d'habitation en fonction de l'évolution de la population. Autres propositions : la généralisation du prêt à taux zéro sur tout le territoire, en le renforçant dans les zones rurales, et le rétablissement de l'APL Accession.
L'œil de la rédaction
La construction de six EPR en moins de quinze ans est un objectif ambitieux, alors même que l'EPR de Flamanville cumule douze ans de retard. Au-delà de la maîtrise des règles de l'art, la question de la main-d'œuvre et des matériaux se pose. Le renforcement du PTZ dans les zones rurales et le retour de l'APL Accession serait de nature à aider les constructeurs de maisons individuelles, dont la clientèle subit de plein fouet la hausse de prix de sortie liée à la crise des matières premières et à l'application de la RE 2020.
Eric Zemmour (Reconquête !)
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Energie
L'ancien polémiste compte interdire tout nouveau projet d'éoliennes sur terre et en mer.
Les fonds publics mobilisés pour accompagner le développement de cette énergie seraient redéployés vers les énergies renouvelables thermiques (géothermie, biomasse et pompes à chaleur). Eric Zemmour table également sur la construction de 14 EPR 2, celle d'un réacteur de petite taille (SMR) sur le site de Fessenheim (Haut-Rhin) et la prolongation des centrales existantes jusqu'à soixante ans.
Infrastructures
Eric Zemmour s'est peu exprimé sur les infrastructures. Son programme fait la part belle à l'automobile… et pas forcément électrique.
Il compte en effet mettre fin aux zones à faibles émissions (ZFE), qui conditionnent l'accès des véhicules aux métropoles en fonction de leur niveau d'émissions de polluants.
Logement
L'ancien journaliste souhaite supprimer la
L'œil de la rédaction
Le candidat de Reconquête ! s'est peu exprimé sur les sujets qui intéressent nos lecteurs. La fin des ZFE n'est pas forcément une bonne nouvelle pour la qualité de l'air en ville ni pour le secteur qui n'aura pas à bâtir les parcs relais et les pistes cyclables, intervenir sur la maintenance du réseau ferré…