En Alsace-Moselle, les actions de prévention sur la sécurité chantier ciblent les promoteurs

Des formations auprès des conducteurs de travaux visent à mutualiser les moyens pour éviter les accidents liés à la manutention et au travail en hauteur. Et à faire prendre conscience aux promoteurs que l'enjeu est aussi économique.

Les maîtres d'ouvrage privés, et plus particulièrement les promoteurs, sont une nouvelle cible pour la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail d'Alsace-Moselle (Carsat). Depuis le début de l'année 2015, une douzaine de sessions de formations ont été organisées, la plupart du temps au sein en entreprise, qui ont permis de sensibiliser une cinquantaine de dirigeants et de conducteurs de travaux. «Nous travaillons en priorité sur les accidents liés à la manutention et au travail en hauteur : tout l'enjeu est d'inscrire les mesures de prévention au stade de la conception des chantiers, dans les pièces écrites», résume Jacques Balzer, ingénieur conseil à la Carsat.

La démarche associe une approche classique de prévention à une réflexion sur les gains financiers. «Les études internationales montrent que chaque euro investi dans la prévention engendre 2,2 à 2,6 euros en retour», indique Jacques Balzer. La Carsat incite les promoteurs à évaluer les économies réalisées sur la mutualisation des échafaudages et des moyens de levage, et propose aussi un accompagnement sur le chantier.

Parmi les premières entreprises formées, Stradim a lancé en juin son premier chantier test dans le quartier de la Montagne Verte, à Strasbourg. «La réflexion sur la sécurité est ancienne chez nous : nous partons de l'idée qu'un chantier propre est un chantier qualitatif. Sans oublier qu'il constitue souvent une carte de visite pour le promoteur !», directeur technique Stradim. Sur ce premier chantier test, une nacelle ciseau permettra de recueillir les éléments de menuiserie et de plâtrerie montés par la grue de gros oeuvre. La mise en service de l'ascenseur sera avancée pour faciliter le travail des entreprises de second oeuvre, tandis que des remblais périphériques permettront un accès de plain-pied au hall de l'immeuble.

«Economiquement tout le monde sera gagnant : le promoteur avec un chantier mieux organisé et une production plus qualitative, et les entreprises avec une mutualisation des moyens et des compagnons recentrés sur leur savoir-faire», estime Jean-Luc Herrmann. Un second chantier, en septembre, permettra d'aller plus loin encore sur les moyens de levage avec la mise en place d'un monte-charge extérieur et de recettes d'approvisionnement.

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