En Alsace, les fenêtres Tryba entrent dans une nouvelle dimension

Le fabricant PVC et aluminium achève un programme d’investissements pluriannuel de 30 millions d’euros qui a bénéficié principalement à l’usine de son siège bas-rhinois de Gundershoffen, dont un atelier de vitrerie « 4.0 ».

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Vitrerie Tyba de Gundershoffen (Bas-Rhin)
L’atelier de vitrerie de Gundershoffen (Bas-Rhin) est le principal destinataire des 30 millions d’euros d’investissements qui s’achèvent dans la division B2C de Tryba.

Le fabricant de fenêtres PVC et aluminium Tryba mène l’offensive cet automne pour repousser les limites de la performance énergétique. Il vient d’annoncer la commercialisation d’une nouvelle gamme PVC dont le coefficient d’isolation thermique Uw descendra à 0,71 W/m2.K, assorti d’une isolation phonique améliorée, à 43 décibels. De même, sa nouvelle offre en aluminium ramène l’Uw à 1 et atteint une isolation phonique à 42 dB.

Le groupe entend ainsi conforter ses positions fortes de marché par « les atouts de la moindre consommation énergétique et de l’amélioration technique des équipements qui deviennent encore plus primordiaux », estime le directeur général Marc Daeffler, tout en rappelant que l’atteinte de la sobriété passe aussi par « les changements d’habitude des clients ».

Ce marché de la fenêtre est en croissance : +12,5 % entre 2019 et 2021 représentant 11,5 millions d’unités installées en France l’an dernier par pas moins de 44 600 sociétés de pose et produites par 2 462 fabricants, selon les données rapportées par Tryba. L’évolution positive déjà observée auparavant a justifié l’investissement de 30 millions d’euros que le groupe familial alsacien a lancé il y a trois ans au profit de ses sites de production du Bas-Rhin, d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Territoire de Belfort (laquage). Ceux-ci font partie de sa division « B2C » de 135 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, soit 43 % du total du groupe d’un millier de salariés également actif en Suisse, dans l’énergie (centrales photovoltaïques) et les services associés à ses productions. Cette division employant 600 personnes sort chaque année quelque 100 000 châssis de fenêtres et 7 000 portes, à 85 % pour des marchés de rénovation.

Augmentation de cadence

Le programme d’investissement entre en phase d’achèvement, entre cet automne et le printemps prochain. Il a été consacré en majeure partie à l’usine au siège de Gundershoffen (Bas-Rhin), et plus particulièrement à sa vitrerie. « Cet atelier est entré dans son histoire 4.0, c’est le plus industrialisé de nos moyens de production, le personnel - effectifs constants - a été réaffecté à des tâches de plus haute valeur ajoutée, comme le feuilletage », résume Christophe Ulm, directeur de l’usine.

La vitrerie s’est dotée en particulier d’un four de trempe pour un contrôle optimal de la planéité du verre et de sa qualité finale. Deux lignes d’assemblage introduisent la technologie TPS (Thermo plastic spacer) d’origine allemande, reposant sur un principe d’écarteur qui doit rendre parfaite l’étanchéité du vitrage. Par ailleurs, Gundershoffen s’apprête à produire du verre feuilleté dans une « salle blanche » à température contrôlée à 18 degrés, qui termine sa mise en place.

Four de trempe de la vitrerie Tyba de Gundershoffen (Bas-Rhin)
Four de trempe de la vitrerie Tyba de Gundershoffen (Bas-Rhin) Four de trempe de la vitrerie Tyba de Gundershoffen (Bas-Rhin)

Au cumul des modernisations, le siège du groupe sortira des vitrages plus élaborés, plus performants, plus économes en matière (le taux de rebut de verre doit passer de 13 à 8 %, « un niveau plancher qu’on imagine difficilement encore pouvoir améliorer », selon Christophe Ulm). Et plus nombreux : « Nous avons l’objectif d’une cadence de 2 000 vitrages par jour, contre 1 500 aujourd’hui et un millier il y a quatre ans », annonce le directeur d’usine. Une partie de cette augmentation provient de la décision de réinternaliser toute la production, et donc de ne plus la confier à la sous-traitance.

Siège de Tryba à Gundershoffen (Bas-Rhin)
Siège de Tryba à Gundershoffen (Bas-Rhin) Siège de Tryba à Gundershoffen (Bas-Rhin)

Moins de surchauffe dans l’aluminium

La question du prix des matières taraude bien sûr le groupe Tryba, en premier lieu celui de l’aluminium. Selon Johannes Tryba, le président-fondateur du groupe, la tension est un peu retombée mais un retour à une certaine normalité n’est pas pour demain, a-t-il expliqué à un groupe de journalistes jeudi à Gundershoffen. « Le cours de la tonne d’aluminium qui avait atteint un pic de 3 700 euros est revenu aujourd’hui à environ 2 250 euros. C’est mieux, mais encore loin de la référence 1 200 euros d’avant les crises successives depuis 2020. Revenir à un seuil de 1 500 euros serait une bonne nouvelle, mais l’objectif est difficile compte tenu des prix de l’énergie qui viennent surenchérir. Il est peu probable d’arriver aux moins de 2 000 euros d’il y a un an et demi ».

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