Selon l’office fédéral des statistiques (Destatis), le coût de la construction en Allemagne a atteint un record en novembre avec une augmentation de +5,7% par rapport à novembre 2017. C’est la plus forte progression qui ait été observée sur une période d’un an depuis 2006.
Les prix du logement neuf conventionnel progressent de 4,8%, le béton de + 6,1%, le maçonnage de +5,7%, la construction en bois de +4,6% et la couverte de +4,1%. La progression la plus forte a été constatée dans les activités de terrassement (+7,6%), la plus faible dans les travaux de rénovation (+4%).
Hausse de 4,9% en 2019 et 3,5% en 2020
Si l’on en croit une étude de l’Institut de conjoncture et d’études économiques de Berlin (DIW), cette tendance ne devrait pas s’inverser dans les deux prochaines années. Le DIW prévoit une hausse de 4,9% cette année et 3,5% pour 2020.
La progression est deux fois plus importante que l’inflation. Elle s’explique en grande partie par une demande toujours plus importante dans le secteur du logement neuf. Le BTP allemand a prévu du livrer 320 000 unités cette année, soit le double de 2010.
Par ailleurs, l’Etat a pris des mesures d’encouragement à la construction avec une allocation pour les familles et des avantages fiscaux pour les immeubles collectifs destinés à la location.
Le BTP atteint ses limites
Cette mesure est jugée positive par les experts qui craignent néanmoins une période de surchauffe. En effet, le BTP n’est plus en mesure d’élargir son offre et de répondre à une demande toujours plus grande.
Par ailleurs, le secteur fait face à une pénurie de main-d’œuvre (830.000 employés, +18% par rapport à 2009) qui tire les salaires à la hausse a reconnu la Confédération des PME du BTP (ZDB).
« Le secteur a atteint sa limite de production. Le volume de travail n’a jamais été aussi important dans le bâtiment depuis la Réunification », constate Claus Claus Michelsen, expert du BTP au DIW.
« Les allocations et les exonérations décidées par le gouvernement Merkel vont encore tirer les prix à la hausse. Cela coûte des milliards et ne règle pas le problème des sous-effectifs dans l’administration, notamment celle des autorisations », regrette Daniel Föst, porte-parole du Parti libéral d’opposition (FDP).