Dans un manifeste intitulé « Le droit à l’architecture »1, l’Ordre des architectes énumère 23 raisons qui font que la création architecturale est « d’intérêt public ». Ces raisons ont une force d’évidence. Il pourrait donc sembler étonnant ou paradoxal de les mettre ainsi en avant pour renvoyer, une fois encore, aux termes de l’article premier de la loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture.Mais il faut lire le manifeste jusqu’au bout. En effet, son dernier paragraphe contient, lui, cinq raisons qui conduisent l’Ordre à exprimer que l’architecture est en danger. Autant il peut sembler vain de rappeler pourquoi l’architecture est d’intérêt public – ce que même une loi n’est pas parvenue à imposer en trente-cinq ans – autant il est indispensable de désigner clairement les dangers qui menacent l’architecture. Ici, le manifeste fait mouche.Les assertions choisies par l’Ordre dans ce but parlent d’elles-mêmes. Elles ont pour nom l’étalement urbain qui « gangrène le territoire », la spéculation foncière dénoncée comme « un fléau » et les règlements « qui prennent le pas sur le projet », tandis que « les aménageurs publics abandonnent leur responsabilité à la promotion privée » et que « la place de la conception se réduit comme peau de chagrin ». Des mots simples pour une situation préoccupante.Ce manifeste servira de toile de fond à une convention que l’Ordre organise le 1er décembre dans un lieu hautement symbolique – le siège historique du Parti communiste français – et très emblématique pour le monde de l’architecture puisque conçu par Oscar Niemeyer dont il porte désormais le nom. Notons par ailleurs que le plus récent des Pritzker Architecture Prize, le portugais Eduardo Souto de Moura, honorera de sa présence cette convention dont AMC est partenaire et dont Lionel Carli, président du Conseil national de l’Ordre des architectes (Cnoa), explique dans ce numéro (p. 14) les principaux enjeux.Nul doute qu’une telle convention donnera lieu à des échanges de qualité et de solides prises de position. Une fois l’événement passé, qu’en restera-t-il ? Un seul catalogue de bonnes intentions mâtinées de méthode Coué ne saurait suffire. La convention serait un échec si elle n’ouvrait pas quelques voies nouvelles. Le Cnoa entend par ailleurs s’en servir de prémices pour interpeller ensuite les candidats à l’élection présidentielle de 2012, ce que, de leur côté, les deux syndicats – l’Unsfa et le Syndicat de l’architecture – ont aussi l’intention de faire.Certes, la place occupée par l’architecture dans les prochains schémas gouvernementaux dépendra de la manière dont les trois organisations représentatives énonceront leurs attentes et seront (ou non) entendues. Ce point est essentiel ; mais il n’est pas suffisant parce que des aménagements de tutelle administrative ne font pas disparaître les problèmes. De plus, on peut aussi espérer des architectes qu’ils se départissent quelque peu de leur individualisme sacré, qu’ils apaisent les dissensions qui les animent trop souvent et portent haut et fort la parole qui est la leur. Il s’agit d’éloigner des dangers.
éloigner les dangers
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Date de réponse 15/10/2025