Effondrements d'immeubles à Marseille : les experts du CSTB étudient une possible défaillance du sol

"La durabilité des immeubles n'est pas en cause", selon les experts du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), mandatés pour déterminer les causes des effondrements et évaluer l'état des immeubles voisins.

EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE
Deux immeubles s'étaient brutalement effondrés le 5 novembre dernier rue Noailles, à Marseille, causant 8 victimes.

Deux experts du CSTB qui accompagnaient ce jeudi 29 novembre 2018 le ministre du Logement, Julien Denormandie, dans une visite du site où deux immeubles se sont effondrés à Marseille, faisant 8 morts, ont estimé qu'il fallait étudier une possible défaillance des sols, qui pourrait expliquer le drame.

"La durabilité des immeubles n'est pas en cause", a déclaré à la presse Charles Baloche, directeur adjoint du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l'un des experts envoyés par Paris pour déterminer les causes des effondrements et évaluer l'état des immeubles voisins.

Construits au XVIIIe siècle dans le quartier populaire de Noailles, au centre de Marseille, les immeubles qui se sont effondrés le 5 novembre sont "sans fondation, avec des murs directement déposés sur le sol", a précisé l'expert: "Ce mode de construction suppose qu'aucun élément ne soit en position de faiblesse. Si un mur porteur est défaillant, soit par lui-même, soit par le sol, l'effondrement est garanti".

Maçonnerie sèche

"Si la maçonnerie est sèche (...) normalement, il n'y a pas de problèmes. On en déduit que le problème vient du sol", soit qu'il soit de mauvaise qualité, soit à cause d'un excès d'eau dû à "des canalisations rompues" ou "des eaux de ruissellement qui ne sont pas canalisées comme il convient", a-t-il poursuivi. 

Pour Jean-Philippe d'Issernio, directeur de la direction départementale des territoires et de la mer des Bouches-du-Rhône "l'ensemble des immeubles visités (alentour) n'ont pas fait apparaître de risque structurel qui laissait penser qu'ils allaient s'écrouler dans la minute ou dans les heures qui viennent, ils sont maintenant suivis depuis trois semaines et ils ne bougent pas".

Grande inquiétude

Mais pas question de donner pour autant le feu vert aux habitants pour réintégrer leurs logements: "Je ne suis clairement pas en mesure aujourd'hui de vous donner un délai", a assuré M. d'Issernio: "Il faut lever un certain nombre d'incertitudes sur les sols".

Lors de sa visite, le ministre du Logement a été interpellé par des habitants, toujours en proie à une grande inquiétude sur la réhabilitation des immeubles, très vétustes, du quartier: "On va pas tout régler du jour au lendemain, il y a beaucoup de choses à faire", a répondu Julien Denormandie à une commerçante.

"Moi je suis là pour appuyer la mairie et la métropole qui sont en charge de ça, pour qu'on aille beaucoup plus vite" a affirmé le ministre avant sa  rencontre, jeudi après-midi, avec la présidente de la métropole Martine Vassal et le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. Depuis le drame de la rue d'Aubagne, la municipalité a fait évacuer 193 immeubles vétustes soit 1482 personnes.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires