Immeubles effondrés à Marseille: un huitième corps retrouvé, les évacuations s'amplifient

Les secours ont retrouvé ce vendredi 9 novembre sous les décombres un huitième corps, peut-être celui de la dernière victime de l'effondrement, lundi, de deux immeubles à Marseille. De nouvelles évacuations ont eu lieu par précaution dans le centre-ville.

 

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Les secours, ici les marins-pompiers de Marseille, continuent de chercher d'éventuelles victimes sous les gravats des deux immeubles effondrés, rue d'Aubagne, en plein coeur de Marseille.

Les secours ont retrouvé un huitième corps sous les décombres, ce vendredi 9 novembre dans l’après-midi. Il s’agit peut-être celui de la dernière victime de l'effondrement, lundi 5 novembre 2018, de deux immeubles à Marseille, au numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne, dans le centre-ville. De nouvelles évacuations ont eu lieu par précaution dans le centre de la cité phocéenne.

Les corps de cinq hommes et deux femmes avaient déjà été découverts depuis l'effondrement spontané de ces deux immeubles vétustes, dont les causes ne sont pas encore connues.

Des travaux de "déconstruction" avaient été lancés mercredi soir sur deux immeubles mitoyens (les 69 et 71), qui se sont écroulés partiellement - dont un, plusieurs heures plus tard, en partie sous l'action des marins-pompiers . Ils étaient murés et théoriquement vides, même si, selon des témoignages recueillis dans le quartier, l'un d'eux était souvent squatté par des sans-papiers ou les vendeurs de cigarettes de contrebande.

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EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE (Aedo Loïc)

Soixante-cinq sauveteurs continuaient vendredi de déblayer le tas de gravats de la rue d'Aubagne dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre-ville, a expliquéun porte-parole des marins-pompiers. Au total dans la matinée, "690 m3 de gravats ont été enlevés, sur 1.500 m3 programmés", soit un peu moins de la moitié, a-t-il précisé.

Les opérations de déblaiement et de recherche de victimes sont très délicates depuis le début de la semaine en raison de la fragilité des bâtiments voisins: les marins-pompiers redoutent qu'ils ne s'effondrent à leur tour, et ont dû en abattre, au moins partiellement, certains.

Vendredi matin, dans la zone concernée et à ses abords, de nouveaux logements ont été évacués, par précaution, a-t-on appris auprès de la mairie. Rien que pour la nuit de jeudi à vendredi, la ville a pris en charge et relogé 236 personnes dans des hôtels, a précisé un porte-parole.

Le maire se défend

Mis en cause par ses opposants et par des habitants du quartier de Noailles, miné par l'habitat insalubre et vétuste, le maire LR de Marseille, jean-Claude Gaudin, s'est une nouvelle fois défendu vendredi matin, après une longue conférence de presse aux côtés de nombre de ses adjoints jeudi en mairie.

"Ce qui me contrarie, c'est de sembler dire que nous n'aurions pas fait l'effort nécessaire sur cette politique d'éradication de l'habitat indigne. Je l'ai commencée il y a longtemps", a déclaré celui qui dirige Marseille depuis 23 ans, tout en déplorant la lenteur des procédures pour intervenir sur des propriétés privées.

"Alors aujourd'hui, devant un pareil drame, il faut un bouc-émissaire. Naturellement, un maire dans une ville est toujours responsable de tout. Je n'échappe pas à cela", a-t-il ajouté.

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EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE (Aedo Loïc)
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EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE EFFONDREMENT IMMEUBLES_RUE D'AUBAGNE (Aedo Loïc)

Dans l'après-midi, il devait de nouveau prendre la parole, aux côtés du préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, pour un point de situation dans la quartier où la catastrophe a eu lieu.

Mais face à la présence de plusieurs opposants et habitants l'accusant d'être en partie responsable du drame, la rencontre avec la presse a finalement été organisée à la préfecture. Devant le bâtiment, une trentaine de personnes scandaient "Gaudin assassin!".

Dans une lettre ouverte, les quatre députés LREM de la ville ont assuré au maire de la deuxième ville de France que les réformes votées ces derniers mois par le gouvernement lui donnaient "les moyens d'action" nécessaires, l'enjoignant de "remettre totalement en cause" sa politique contre l'habitat indigne. "À défaut, il faudra que soit envisagé le retrait de votre compétence en matière d'habitat", menacent-ils.

Une marche blanche, en présence notamment du député du secteur et chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, doit avoir lieu samedi 10 novembre 2018 dans l'après-midi, entre le quartier Noailles et le Vieux-Port.

La mairie a engagé depuis 2011 un vaste plan de requalification du centre-ville, mais sans pouvoir véritablement remédier au problème. Selon un rapport remis au gouvernement en 2015, le logement indigne menace la santé ou la sécurité de 100 000 habitants de Marseille.

Le quartier de Noailles est situé en plein coeur de Ville, à Marseille. Les deux immeubles effondrés lundi 5 novembre se trouvent aux numéros 63 et 65

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