A l’issue de son assemblée générale, organisée le 20 juin pour réélire les membres de son Conseil d’administration, l’association Effinergie a fait part des propositions qu’elle portera à la connaissance des ministres de l’Ecologie et du Logement, dans l’optique de la conférence environnementale prévue courant juillet (voulue par Nicole Bricq, ex-ministre de l’Ecologie passée au Commerce extérieur suite au remaniement ministériel). Ces propositions concernent le marché de la rénovation thermique. « C’est là que réside le véritable enjeu de réduction des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre », insiste Yann Dervyn, directeur du Collectif Effinergie. Au premier chef, l’association prône l’« excellence énergétique » en posant le label BBC-Rénovation comme seuil de référence minimal pour tous travaux de rénovation. Pour Yann Dervyn, il s’agit de ne pas faire dans la demi-mesure afin de ne pas avoir à intervenir de nouveau sur les bâtiments.
De l’incitation à l’obligation réglementaire
Ce volontarisme devra s’accompagner de dispositifs d’incitation financière « les plus pertinents possibles. Les crédits d’impôts ont par exemple généré un certain nombre de dérives, qui ont par la suite été corrigées », souligne Yann Dervyn. Mais pour l’association, de simples incitations, certes nécessaires, ne seront pas suffisantes. Il faudra les accompagner de réglementations à même de faire émerger le marché de la rénovation thermique, pour l’heure atone (à titre indicatif, le label BBC-Effinergie Rénovation n’a été délivré, depuis 2009, qu’à 139 opérations, toutes typologies de bâtiments confondues). « Pourquoi ne pas imposer la réalisation de bouquets de travaux lors des cessions de bâtiments ? », suggère Yann Dervyn.
De nouveaux leviers financiers
Ce manque de dynamisme du marché de la rénovation s’explique également, selon Effinergie, par un défaut de moyens financiers. « L’argent est le nerf de la guerre », résume Jean-Jack Queyranne, président d’Effinergie. Et de réclamer la mobilisation de leviers existants ou novateurs : épargne des ménages (livrets A et livrets « Développement durable ») ; création de fonds de garantie pour les prêts contractés par les maîtres d’ouvrage ; nouveaux montages juridiques favorisant le tiers-financement (notamment de type PPP), pour le tertiaire public ou privé comme pour le logement collectif.
Enfin, Effinergie rappelle la nécessaire « montée en compétence des professionnels » pour atteindre les objectifs du Grenelle, tout en se posant en interlocuteur privilégié, en rappelant les différents outils que l’association met à disposition (Observatoire BBC, agrément de formations professionnelles, guides techniques, etc.).