Le béton prêt à l’emploi partage une caractéristique logistique avec certains articles alimentaires : il s’agit d’un produit ultra frais. « Il doit être livré dans les deux heures suivant sa sortie de la centrale », confirme Olivier Collin.
Relever ce défi suppose « un maillage territorial de proximité, optimiser le nombre de kilomètres à parcourir et les taux de remplissage dans des véhicules adaptés. Tout est étudié et calculé pour fonctionner en circuit court », explique le directeur général d’Edycem.
Rassemblant les activités « Bétons » du groupe Herige, Edycem dispose d’une flotte de 191 poids lourds pour résoudre cette équation. Equipée à 55 % de goulotte et à 45 % de tapis ou pompe, elle distribue du béton prêt à l’emploi (BPE) sur l’ensemble du Grand Ouest de la France. Tel est le périmètre de l’engagement pris par l’entreprise pour réduire de 7 % les émissions de CO2 de ses transports d’ici 2026.
Pour l’accompagner dans cette démarche, elle a rejoint le dispositif Fret21 du programme « Engagement Volontaire pour l’Environnement (EVE) », initié par l’ADEME et l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) notamment.
Energies bas-carbone
Sur les 191 camions, Edycem en possède un tiers environ. Les deux autres tiers sont mis à sa disposition par des sous-traitants. Tous les véhicules sont rattachés à un pôle de coordination en revanche. Au sein de ce pôle, « chaque coordinateur réceptionne les commandes de BPE et organise les livraisons pour deux ou trois sites de production », précise Yann Tessier, responsable logistique d’Edycem.
Pour réduire de 7 % les émissions carbone, représentant 380 tonnes de CO2 supprimées d’ici 2026, plusieurs leviers sont actionnés. L’un d’eux concerne la motorisation et les énergies des véhicules possédés. De 7 actuellement, le nombre de camions roulant au bio gaz compressé (bioGNC) passera à 10, avec Scania pour partenaire. En parallèle, des biocarburants B100 et HVO seront déployés. « Ces motorisations et énergies peuvent être mises rapidement en place avec une utilisation sensiblement similaire au gasoil », indique Yann Tessier. Après un test concluant d’un malaxeur électrique, le choix de cette énergie pourrait être envisagé sur les sites urbains en raison d’une autonomie limitée, ainsi que de contraintes techniques telles que la charge utile et la puissance disponible sur chantier.
Aperçu du malaxeur électrique testé par l'entreprise. Crédit : Charles Marion / Edycem
Ecoconduite et achats responsables
L’optimisation des distances et des coefficients de remplissage est une autre action retenue. Au sein du pôle de coordination, priorité est donnée pour les livraisons aux centrales BPE les plus proches. Parmi les sous-traitants, priorité sera donnée également aux transporteurs engagés eux aussi dans le programme EVE, au travers de la charte et du label Objectif CO2. « D’ici le 1er janvier 2026, 10 % seront chartés et 5 % seront labellisés », fixe Olivier Collin. En plus de ses « achats responsables », Edycem a lancé un programme de formation d’écoconduite à l’attention de ses 52 conducteurs internes. La baisse de consommation escomptée grâce à cette initiative est de l’ordre de 5 %, soit 2,5 litres aux 100 km.
