Economie portuaire Après Port 2000, Port 2020 se profile

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Dire que Port 2000, nouveau terminal à conteneurs gagné sur l’estuaire, était attendu par toute la communauté portuaire et même toute une ville, relève de l’euphémisme. Cet équipement, de plus d’un milliard d’euros pour sa première phase, doit permettre au port normand, à horizon 2020, de tripler ses trafics conteneurisés. Il a été inauguré officiellement le 30 mars (« Le Moniteur » n° 5340 du 31 mars 2006). Il devrait générer mécaniquement 5 000 emplois à moyen terme. « Mais ce n’est pas une fin en soi », martèle Jean-Marc Lacave, directeur du Port autonome (PAH).

D’ores et déjà, les dirigeants portuaires s’évertuent à convaincre pouvoirs publics et autres partenaires que de nouveaux investissements sont à prévoir, et même à inscrire dans les futurs contrats de progrès Etat-région 2007/2013, en cours de négociation.

Sans attendre la coupure de ruban du printemps dernier, ils ont mis en place plusieurs groupes de travail chargés d’imaginer le port en 2020. Directeur du développement, Jean-Damien Poncet coordonne ces réflexions. « C’est une démarche prospective qui débouchera sur un schéma global d’aménagement », explique-t-il.

En premier lieu, il s’agit de trouver les financements et de réaliser les six derniers postes à quai de Port 2000, les plus à l’ouest. Le recours à des formules de type PPP n’est pas exclu. Ensuite, pour accompagner la montée en puissance des échanges fluviaux de conteneurs, la construction d’une écluse reliant directement Port 2000 à la Darse de l’Océan a déjà été validée par les pouvoirs publics.

Le 30 mars, Dominique Perben, ministre de l’Equipement, a annoncé qu’il se prononcerait « avant l’été » sur son dimensionnement. On sait désormais qu’elle ne sera pas « fluviomaritime », ce qui au­rait entraîné des surcoûts, liés notamment aux dragages d’un cercle d’évitage. Mais ce choix stratégique en induit un autre, acté dans la DTA (directive territoriale d’aménagement) en instance d’approbation interministérielle : le prolongement du grand canal vers Tancarville et sa jonction avec la Seine. « Pour nous, cette option est essentielle. Toutes les surfaces aménageables à l’est de l’actuelle zone industrialoportuaire se grefferont sur cette prolongation. Des études environnementales sont déjà lancées », révèle Jean-Damien Poncet. Et d’évoquer des investissements potentiels liés aux problématiques énergétiques.

Enfin, l’afflux annoncé de « boîtes » et la taille des maxi porte-conteneurs qui pointent leurs ­étraves obligent à une réflexion sur de futures ­capacités d’accueil. ­Qu’elles se situent en amont de l’écluse François-Ier, la plus grande d’Europe lors de sa création, ou en aval, au Môle central par exemple, où 120 ha dédiés aux vracs peuvent être restructurés. « Dans cette logique, le doublement de l’écluse est inéluctable », estiment les dirigeants portuaires.

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