Echangeur : un puzzle routier au nord de Paris

Dans un environnement urbain en pleine effervescence, Eurovia et ses partenaires redessinent les circulations sur trois niveaux sans les interrompre.

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Côté sud. A droite, le viaduc mixte avec une charpente métallique et une dalle béton permet de rejoindre l’A86 intérieure. Au centre, un ancien tunnel est transformé en bassin de rétention des eaux pluviales.

Entamé en février 2021, le chantier de l'échangeur Pleyel touche au but. L'équipement doit impérativement être mis en service d'ici à la fin de l'année afin de coller au calendrier de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo), qui finance l'opération. Il facilitera la circulation à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) lors des Jeux de 2024, et au-delà. En effet, la configuration d'origine de l'échangeur faisait du boulevard Anatole-France une voie de transit très fréquentée. Le projet comprend donc la créa-tion d'une bretelle d'accès vers l'A86 au sud et, au nord, la modification d'une bretelle d'entrée existante, ainsi que la construction d'une bretelle de sortie. Ces nouvelles voies remplaceront celles de la porte de Paris, à l'extrémité du boulevard Anatole-France, qui seront déconstruites en 2025.

Constellation de chantiers. L'échangeur est au cœur d'une constellation de chantiers : la tour Pleyel dont la rénovation s'achève, le franchissement des voies de la gare du Nord, la gare Pleyel du Grand Paris Express ainsi que le village olympique et le centre aquatique. « Ces chantiers sont une contrainte pour nous comme nous le sommes pour eux », explique Jean Waryn, directeur du projet pour Eurovia, mandataire du groupement d'entreprises. La bretelle d'accès côté sud - un viaduc de 186 m qui enjambe les 21 voies du faisceau ferroviaire de la gare du Nord et du technicentre du Landy - a été lancée en deux temps, une opération réalisée à la faveur d'interruptions temporaires de circulation (ITC) sur le réseau. Celles-ci, prévues par la SNCF bien avant la notification du marché, contraignent fortement le déroulé du chantier. Outre le lancement du viaduc, les 615 h d'ITC ont permis de raccorder ses deux segments et de remettre à niveau les trois appuis intermédiaires préexistants.

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Il a également fallu procéder à une soixantaine de fermetures de nuit de l'A86 pour insérer les nouveaux accès. Au nord, la bretelle d'entrée existante a été décalée pour la coller à l'autoroute. La bretelle de sortie a quant à elle été créée de toutes pièces. Il s'agit d'un ouvrage précontraint long de 80 m sur trois travées. Le terre-plein central de l'autoroute a été réduit au minimum afin de gagner l'espace nécessaire à ces nouvelles voies. Pour faciliter la traversée nord-sud de l'échangeur, une passerelle pour les piétons et les vélos se glissera bientôt sous la bretelle. D'une longueur de 45 m et réalisée en BFUP, elle remplacera l'ancien ouvrage, démoli en une nuit en novembre 2021. « Nous avions surdimensionné les moyens pour avoir la certitude de pouvoir rouvrir la route en contrebas au petit matin », se souvient Alexandre Laviec, responsable des travaux chez Eurovia.

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Voies provisoires pour les riverains. La nécessité de maintenir au maximum les circulations de ce secteur très fréquenté a également complexifié le phasage. « C'était un puzzle dans lequel nous devions parfois créer des voies provisoires pour que les riverains circulent », explique Jean Waryn. Il fallait tenir compte des différents niveaux du chantier : à 7 m de haut, l'A86 ; en souterrain, deux bassins de rétention ; au sol, le boulevard Anatole-France à décaler de plusieurs mètres, la route de la Révolte à recalibrer, ainsi que la création d'aménagements cyclables et piétonniers drainants ou bordés de noues. « L'une d'elles, qui longeait l'école Anatole-France, entrait en conflit avec la canalisation existante, un ovoïde d'assainissement départemental, et il a fallu la dévoyer sur 200 m », explique Jean Waryn. Un chantier supplémentaire de six mois mené à bien mais un sérieux stress quand la date de fin de travaux ne peut être reportée.

Informations techniques

Maîtrise d'ouvrage : direction des routes d'Ile-de-France (Dirif).

Financement : Solidéo. Maîtrise d'œuvre conception, architecte : Ingérop, Strates OA. Maîtrise d'œuvre réalisation : Ingérop, Ingéniac.

Groupement d'entreprises : Eurovia (mandataire), Chantiers Modernes Construction, Vinci Construction Terrassement, Botte Fondations.

Budget : 95 M€ TTC. Durée de l'opération : 34 mois.

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