Pour la haute saison touristique 2015, le château de Versailles verra l’ouverture d’un nouvel espace d'accueil des visiteurs individuels dans le Pavillon Dufour et la Vieille Aile, à gauche de l’entrée du château. Dernière étape de la mise en place d’un accueil des visiteurs simplifié, plus lisible et cohérent, cette opération constitue l’un des projets majeurs du schéma directeur du « Grand Versailles ».
Encorbellement
Outre l’aménagement de 2 700 m² de nouveaux espaces, les deux bâtiments dans le prolongement l’un de l’autre doivent faire l’objet d’une restauration en façades et en toitures. C’est à l’entreprise Gallis qu’ont été confiés les travaux de couverture. La première question qui s’est posée à elle concerne l’installation des échafaudages pour accéder au toit. En effet, l'architecte Dominique Perrault, chargé du projet, a prévu de creuser une faille dans la cour des Princes, le long de la Vieille Aile, afin d'y loger un grand escalier enterré. Ces travaux étant réalisés en même temps que l’intervention en toiture, il était impossible de poser un échafaudage de pied le long de cette façade. Layher, sous-traitant du couvreur, a donc proposé de poser l’échafaudage parapluie qui protège le chantier de couverture sur un échafaudage suspendu en encorbellement sur la façade, qui laisse le sol de la cour dégagé.
« Un mois de calcul a été nécessaire pour modéliser la structure et concevoir cet échafaudage dont le maillage s’est adapté à l’écartement des fenêtres », précise Christophe Deleau, directeur technique de Layher. Des poutres horizontales perpendiculaires à la façade, réalisées en tubes d’acier, ont été fixées au moyen d’ancrages scellés dans les tableaux des huit fenêtres du premier étage. Elles portent l’échafaudage dont elles ramènent les charges dans le mur de façade. Les monteurs ont dû approvisionner les éléments métalliques depuis la façade opposée et les passer par les fenêtres puisque l’accès était impossible depuis la cour.
Bâche de luxe et parapluie
Sur la façade opposée, rien n’empêchait l’installation d’un échafaudage de pied. Seule contrainte pour cette zone proche du public : livrer les pièces métalliques avant 9 heures du matin. L’échafaudage est ancré dans les joints des pierres poreuses de la façade au moyen de 240 chevilles chimiques de 12 cm de long qui doivent assurer une résistance en traction de 1 t. Une toile monumentale financée par la maison Dior est venue en juillet habiller cet échafaudage. Créée par Pierre Delavie puis fabriquée et installée avec le concours des sociétés JCDecaux et Barrisol, elle offre aux visiteurs un trompe l’œil depuis la cour d’honneur du château.
Les ancrages les plus hauts de l’échafaudage, renforcés par des doubles ou triples douilles chimiques, supportent quant à eux le poids du parapluie qui s’élève 10 m plus haut pour recouvrir les 1 300 m² de toiture. C’est un parapluie Couvralu qui a été retenu. « Lancé sur le marché français dans les années 2000, cet équipement en tubes d’aluminium revêtu d’une bâche remplace désormais les traditionnels parapluies réalisés avec des fermes et des tôles d’acier, explique François Leterme, responsable de l’agence Ile-de-France d’Echafaudage Service, la filiale de montage de Layher SAS. Il présente les mêmes caractéristiques mécaniques pour une plus grande facilité de montage, un poids réduit de 40 % et une lumière uniforme. »