L’Observatoire de la Qualité de la Construction, publié chaque année par l’AQC, s’appuie sur quatre dispositifs dont le Sycodés (Système de collecte des désordres), qui recense les pathologies de la construction neuve en France. Le « Flop 10 » présente les 10 éléments d’ouvrage – en maisons individuelles, logements collectifs et locaux d’activités – dont les désordres sont les plus nombreux et les plus coûteux en réparation.
L’étanchéité à l’eau, un fléau persistant
L’étanchéité à l’eau demeure la manifestation principale des désordres (61 %), malgré une diminution de un point depuis l’année dernière. « Ce chiffre est sans surprise, avec des intempéries de plus en plus fréquentes et fortes, qui génèrent une inquiétude pour les sinistres à venir » s’inquiète Catherine Labat, experte construction et présidente de la Commission Observation à l’AQC.
L’expert Stéphane Burin souligne quant à lui les problèmes au niveau du gros œuvre au droit des balcons, « les référentiels ne spécifiant pas l’obligation d’étancher ce type d’ouvrage », ou encore au niveau de l’étanchéité des sous-sols et parkings, « créant des sinistres importants et coûteux à réparer ».
La couverture en petits éléments, n°1 des flops en maison individuelle

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Pour la première fois en maison individuelle, la couverture en petits éléments prend la première place en effectif avec 9,7 % des sinistres. « Une situation probablement liée à la mise en œuvre des points singuliers, comme des noues non conformes au NF DTU, et qui peut s’expliquer par la dureté du métier, le départ à la retraite de nombreux couvreurs, la difficulté à trouver des apprentis et les moindres compétences des sous-traitants » selon Stéphane Burin.
Les revêtements de sol intérieur (principalement carrelage et pierre) rétrogradent à la deuxième place (8,9 %) et les équipements sanitaires, en hausse, arrivent en troisième (7,3 %). Côté coûts de réparation, les revêtements de sol dominent (14 %), suivis des fondations superficielles (9,8 %) et des couvertures en petits éléments (5,1 %).
Les équipements sanitaires en logements collectifs

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En logement collectif, la première place en effectif revient aux équipements sanitaires, en hausse avec 10,5 % des sinistres, principalement dus aux douches sans ressaut ou à faible ressaut, comme dans les maisons individuelles. Ils sont suivis par les fenêtres et portes-fenêtres extérieures (8,5 %) et les revêtements de sol intérieur (7,2 %). En termes de coûts de réparation, ceux-ci arrivent toujours premiers (11,8 %), devant les équipements sanitaires (7,9 %) et les réseaux d’eau intérieurs (6,6 %).
Côté coûts, les revêtements de sol l’emportent
Dans les locaux d’activités, en effectif, les fenêtres et portes-fenêtres l’emportent (10,1 %) devant les toitures-terrasses non accessibles (8,6 %) et les revêtements de sol intérieur (7 %). Ces derniers l’emportent encore et toujours en termes de coûts de réparation (8,7 %), suivis par les fenêtres et portes-fenêtres (6,3 %), puis à égalité les toitures-terrasses et les réseaux d’eau intérieurs (5,8 %).
Le rapport complet – avec chiffres, graphiques et analyses d’experts – est disponible sur le site qualiteconstruction.com.