Le gros œuvre du futur complexe aqualudique de Reims (Marne), qui a commencé à l'été 2018, vient de s'achever et laisse entrevoir une livraison dans les temps, en septembre 2020. Cette réalisation constitue, avec la future salle événementielle qui sera construite sur un terrain adjacent, la pierre angulaire du projet Reims Grand Centre, porté par la Ville et la communauté urbaine. Un ouvrage qui abritera non seulement une piscine mais aussi une patinoire, plusieurs commerces et des terrains de sport. Un espace de coworking occupera même l'essentiel du second étage. Soit au total une dizaine d'espaces intérieurs et extérieurs.
Une BIM-mobile sur le chantier. Encours sur une friche ferroviaire, la construction du complexe aqualudique a d'abord dû prendre en compte les difficultés inhérentes à une implantation sur sols meubles. « Le bâtiment s'insère sur une zone de remblais, détaille Luc Abguillerm, directeur de projets chez Vinci Construction France, dont quatre des filiales interviennent sur le chantier. C'est pourquoi l'édifice reposera sur 520 pieux en béton, enfoncés à 17 m de profondeur. » Un autre enjeu majeur du projet consistait à organiser les opérations dans un espace dense et particulièrement contraint. Vinci Construction France adonc eu massivement recours au building information modeling (BIM).
Une technique qui devait permettre de positionner avec précision l'ensemble des réseaux, gaines de soufflerie, système de filtration d'air et canalisations. Mais, pour la mettre en place, une cellule de cinq personnes, internes à l'entreprise, a d'abord dû plancher pendant neuf mois sur le sujet avant de tenir des réunions hebdomadaires avec les différents corps d'état. Une « BIM-mobile », sorte de chariot équipé d'un écran tactile et d'un clavier d'ordinateur, a ensuite été installée sur le chantier afin que les équipes puissent à tout moment consulter les plans en 3De t leur mise à jour. « La maquette numérique a vraiment facilité le phasage des travaux et l'organisation de la logistique », souligne Luc Abguillerm. Sans compter que plusieurs entreprises locales ont pu profiter d'une formation à cette méthode de travail collaborative. Une compétence supplémentaire bienvenue alors que la modélisation se développe sur les chantiers.
Une charpente courbe d'un seul tenant. Les problématiques relatives aux fondations et à l'installation des réseaux résolues, reste encore à traiter la grande halle qui abritera les bassins intérieurs. Un espace couvert d'une toiture d'un seul tenant, soit 5 000 m² sans poteaux. Aussi a-t-il fallu concevoir, puis fabriquer, sept poutres métalliques en treillis dont les portées sont comprises entre 70 à 90 m de long, des éléments structuraux qui, pour corser l'affaire, ne sont pas rectilignes mais courbés dans les trois dimensions. Les bassins devront être provisoirement bouchés pour créer une surface stable d'assemblage de la charpente sur le site. D'un poids de 600 tonnes, celle-ci pourra alors être levée par deux grues placées à chaque extrémité. « Il ne s'agit pas d'une charpente classique, savoure le directeur de projets. Sa conception a nécessité beaucoup d'heures de calcul et de modélisation. Là aussi, le recours au BIM était obligatoire. »
