Bâtiment prestigieux datant de la période allemande de l’Alsace (1871), la bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg (BNUS) est, depuis janvier 2011, l’objet d’une profonde et spectaculaire rénovation.
Selon les termes des architectes de l’agence Nicolas Michelin et associés en charge du programme, cette réhabilitation « consiste à respecter scrupuleusement l'architecture monumentale de l’édifice ». Respect du bâtiment, mais aussi mise en valeur de ses qualités architecturales intrinsèques. Ainsi « le projet valorise les modénatures caractéristiques de la façade et magnifie le dôme en le rendant visible depuis tous les niveaux intérieurs.
L'intervention repose sur la suppression d'éléments parasites qui gênent la lecture de la qualité des volumes d'origine, sur la construction de dispositifs de circulations verticales et la création de nouveaux plateaux fonctionnels ». La première phase des travaux a donc consisté, après étayage, en une démolition en règles pour dégager l’espace. Démolition conduite à l’aide d’un robot piloté au sol en raison de la difficulté d’accès (voir le Moniteur 28 octobre 2011 page 44).
Structure monumentale
La seconde phase des travaux est en cours. Véritable défi technique confié à l’entreprise de charpente métallique alsacienne BCM, elle comprend la conservation des 5e et 6e étages des magasins historiques, la reprise en sous-œuvre de la coupole en conservant partiellement les murs soutenus et ceinturés par une structure métallique complexe, la reprise esthétique des arches, la création d’une ossature de toiture et combles techniques et la réalisation d’un dôme métallique destiné à suspendre l’escalier central monumental et l’habillage de finition.
Des travaux où le métal est omniprésent puisque près de 350 tonnes de structures métalliques sont acheminées et mises en place par l’entreprise. Un challenge technique pour cette dernière : « Nous avons conçu une structure métallique indépendante de celle existante qui épouse la forme de la coupole », explique Gilbert Schimmt, directeur général de BCM.
Un challenge également au niveau des accès. Ces derniers, comme pour la démolition, ne sont pas aisés. Ainsi, « chaque intervention impose méthode, rigueur et maîtrise technique pour le levage. D’autant que le matériel et les engins (nacelles et chariots) ne peuvent passer que par un accès de la taille d’une porte de garage ». Une prouesse si l’on considère que la structure, d’abord montée à blanc dans les ateliers du constructeur, inclut deux arcs en acier de 35 mètres de développé, destinés à soutenir la centaine de câbles nécessaires à la suspension de l’escalier. Au total, 570 pièces seront mises en place, dont le montage sur site est réalisé pièce par pièce à 28 mètres de hauteur !