Sous la menace d’un rationnement énergétique, la construction souffre mais tient bon. En témoignent les 2072 défaillances enregistrées au troisième trimestre par les entreprises du secteur, soit +55% sur un an, selon le groupe Altares, spécialisé dans l’information des entreprises.
Le gros œuvre se montre résilient (566 ; +27%), contrairement au second (1060 ; +81%). De son côté, le secteur des travaux publics limite la dégradation (113 ; +49%) mais les seuils relevés sont plus élevés qu’au 3e trimestre 2019, avant que les prêts garantis par l’État (PGE), le fonds de solidarité ou encore le chômage partiel jouent un rôle tampon.
Autre secteur en souffrance : l’immobilier. Dans la promotion, 53 défaillances ont été observées (+83% par rapport à 2019) ; dans les agences immobilières, 87 (+71%).
Les fabricants de matériaux de construction en souffrance
Enfin, l’industrie manufacturière, en première ligne face à la crise énergétique, est présentée par Altares comme plus résiliente que la moyenne. A une exception près : les fabricants de matériaux de construction, caractérisés par une forte hausse des défaillances (+70%).
Au global, le nombre de défaillances affiche une hausse historique de 69 % sur un an, tirée par l’alimentation et le commerce de détail. « A titre de référence, au cours des 25 dernières années, des hausses de plus de 20% n’ont été observées qu’à trois autres reprises : lors de la crise financière de 2008 (+ 22 % au 4e trimestre 2008 et au 1er trimestre 2009) et au 1er trimestre 2002 (+25 %) en comparaison d’un 1er trimestre 2001 perturbé par la grève des juges des tribunaux de commerce », rappelle Altares.
A la crise énergétique « s’ajoute la problématique du remboursement des dettes (classiques et/ou PGE) ou auprès des Urssaf », souligne Thierry Millon, directeur des études. « La remontée des défaillances d’entreprises (…) se poursuivra en 2023 », conclut-il.