L'AGHTM (Association des hygiénistes et techniciens municipaux), qui regroupe des représentants des administrations de l'Etat, des techniciens et ingénieurs des collectivités locales et des opérateurs privés, entend, sous la nouvelle présidence de Denis Ballay, accentuer sa « fonction permanente de consensus » entre le législateur et les acteurs de terrain, voire entre les acteurs eux-mêmes. Elu pour quatre ans à la succession de Michel Affholder, à l'occasion du 78e congrès de l'AGHTM, qui s'est tenu à Dijon, Denis Ballay, directeur de l'Ecole nationale du génie rural des eaux et des forêts a, de surcroît, l'intention d'élargir les compétences de l'association aux services urbains (utilisation de l'eau dans la ville en dehors des questions d'eau potable, problèmes paysagers, pollution de l'air, bruit...).
Divergences
Le congrès de Dijon s'est ouvert sur deux thèmes d'actualité. Premier sujet abordé, la gestion des déchets ménagers a été de nouveau sur la sellette, en raison de la récente circulaire du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement(1). Les responsables techniques vivent comme une nouvelle contrainte la révision des plans départementaux d'élimination des déchets, afin d'intégrer davantage le recyclage et de limiter le recours à l'incinération. Le représentant du ministère s'est pourtant voulu rassurant.
« Une fois adopté, le plan départemental ne doit pas se réduire à un document figé », a déclaré Alain Strebelle, sous-directeur des produits et des déchets.
« Sa révision ne signifie pas le gel de toutes les décisions, mais seulement de celles qui apparaissent incompatibles avec le retour d'expérience, ou en contradiction avec les directives de la circulaire. » Pour Michel Affholder, président du congrès, « le dialogue en cours doit conduire à une adaptation en douceur des plans déjà adoptés ».
Ceux-ci sont au nombre de 79 à avoir été validés par arrêté préfectoral. Cinq (Meurthe-et-Moselle, Moselle, Nord, Paris et Tarn-et-Garonne) restent encore à élaborer.
Les autres sont en phase d'enquête publique ou simplement approuvés par les commissions départementales.
La valorisation agricole des boues(2) produites en station d'épuration (1,3 million de tonnes par an prévu en France à l'horizon de 2005) a aussi mobilisé l'intérêt des congressistes. « Ces derniers mois, le problème de la vache folle a soulevé une crainte des industriels de l'agro-alimentaire, mais aussi des agriculteurs », résume Michel Affholder.
Pour sa part, le ministère continue à soutenir cette filière, dont le contrôle a été renforcé récemment (décret du 8 décembre 1997 relatif aux teneurs en éléments métalliques et organiques et arrêté du 8 janvier 1998 relatif à l'épandage des boues urbaines).
Les niveaux de contrôle sont très sévères, allant même au-delà des normes de santé publique.
(1) Circulaire du 28 avril 1998, publiée dans « Le Moniteur » du 15 mai 1998, Cahiers détachables, p. 346. (2) Voir « Le Moniteur » du 17 avril, p. 44.