DECHETS D'AMIANTE Choix restreint et coûts élevés

-Entre enfouissement et torche à plasma, des solutions innovantes ont du mal à émerger.

Les déchets d'amiante de bâtiment sont soit friables (issus du désamiantage), soit fixés comme dans l'amiante-ciment. Les produits friables, flocages, calorifugeages, dalles, cartons et feutres, mais aussi le « bois minéral » souvent utilisé dans les avaloirs de cheminées, soumis à la circulaire 96-60 du 19 juillet 1997, peuvent être envoyés à des centres d'enfouissement techniques de classe 1 (dix sites en France au 1er novembre 1997), soit vitrifiés selon des procédés dont la plupart sont en cours de développement.

L'amiante-ciment est, lui, soumis à la circulaire 97-15 du 9 janvier 1996. Il est stockable en centre d'enfouissement de classe 1 (coût de 2 000 à 2 500 F/t) ou, lorsque ces centres sont agréés, de classe 2 (une dizaine disposent d'une autorisation), voire de classe 3 (trois agréés dans l'ouest et un dans le Bas-Rhin). La dépose en décharge d'amiante sous forme friable exige sa stabilisation, « mais il y a ambiguïté, souligne Robert Coppée du CSTB, car il est difficile d'apprécier la qualité de la stabilisation des fibres d'amiante ». C'est l'une des raisons qui poussent les professionnels à développer d'autres procédés d'élimination. Le passage par la torche à plasma en est un qui permet d'obtenir des déchets inoffensifs et valorisables.

En France, la société Inertam est sans doute celle qui dispose de la plus ancienne expérience. La société prend en charge les déchets dès leur sortie, avec ou sans tri. Ses installations lui permettent de traiter une tonne par heure. « A condition de ne pas traiter plus de 20 % de déchets à fort pouvoir combustible à chaque passage. C'est pourquoi nous introduisons des combinaisons, plastiques ou autres déchets de chantier, à haut pouvoir calorifique, dans une proportion acceptable, indique le responsable de la société, Bastien Guennoun. Le produit issu du traitement peut être valorisé en remblai routier. Mais des recherches sont en cours pour permettre des débouchés différents, surtout dans le domaine des céramiques. » Le coût de ce traitement est dégressif en fonction des quantités : 6 400 F/t pour moins de 10 t, 6 300 F, de 10 à 50 t, 5 700 F, entre 50 et 100 t et 5 200 F pour plus de 100 t. Sans tri à la sortie du chantier, on compte 1 000 F/t de plus.

D'autres voies sont explorées et certaines, tel le traitement chimique de WTB qui fait appel à de la soude, pourraient déboucher d'ici à un an. Un site pilote est en cours de réalisation dans le nord de la France. Solvay teste aussi un procédé utilisant l'acide fluorhydrique. Des techniques plus économiques pourraient faire appel à des traitements à basse température (600 à 700 °C) qui, en éliminant l'eau de la structure de l'amiante, transforment le chrysolite en fosterite, sans dangerosité. Dans ce cadre, une exploitation dans les cimenteries a été envisagée : elle pose des problèmes de compatibilité avec la chimie du ciment.

Enfin, citons pour mémoire, des procédés métallurgiques, thermiques et chimiques exploités dans des carrières canadiennes pour extraire le magnésium.

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