Débat sur l'Equerre d’argent 2007 : le point de vue des lauréats

Image d'illustration de l'article

Le Prix de l'Equerre d'argent 2007, attribué à la restructuration et extension du groupe scolaire Nuyens à Bordeaux (Nathalie Franck et Yves Ballot, architectes – Communauté urbaine de Bordeaux, maître d'ouvrage, a suscité de vives réactions de la part d'une centaine d'architectes qui accusent le Groupe Moniteur, organisateur de ce prix, de tenir un "discours réducteur" sur l'architecture. Qu'en pensent les lauréats ? Afin le nourrir le débat, jamais vain en matière d'architecture, "Le Moniteur Archi" publie le point de vue des auteurs qui se retrouvent malgré eux au centre d'une polémique dont ils se seraient bien passés.

Verbatim

Nous sommes frappés par la grande confusion provoquée par l’annonce des prix du Moniteur, suivi de l’article de M.Edelmann, paru dans le journal, Le Monde, du 8 novembre dernier où la notion de quotidienneté côtoie savamment le terme de "gesticulation" … il n’y a plus qu’un pas à les opposer et qu’oppose-t-on au juste ?

"Une architecture du quotidien" (puisque ces termes ont été cités), veut dire aujourd’hui: un programme de maîtrise d’ouvrage courant sans ambition particulière qui touche la vie quotidienne de tous, avec des moyens ordinaires.

Pour nous l’architecture du groupe scolaire Nuyens à Bordeaux est déterminée et c’est son ambition.

"L’absence" autre terme cité pour définir l’architecture du groupe scolaire, n’est pas un manque d’inventivité mais une réelle volonté qui s’exprime au travers d’une écriture architecturale précise et retenue. Elle se déploie résolument là et pas ailleurs, à cet endroit, afin de faire un lieu protégé, ouvert sur la ville, captant le paysage environnant, qui reste disponible …

Ce n’est pas la première fois que des architectes et non des moindres, travaillent sur cette thématique spatiale.

Elle a d’ailleurs été parfaitement "lue" et ressentie par le jury composé de personnalités incontestées.

Que veut dire "l’absence comme nouveau système des beaux arts" ?

Quant à aller chercher dans les greniers la "querelle des anciens et des modernes" pour occuper les esprits, c’est un artifice éculé et bien léger quant aux enjeux actuels.

Il va de soi par contre qu’une architecture "du quotidien" se doit d’être ambitieuse. Ce travail demande une grande détermination au regard de sa faible représentativité et valorisation médiatique comme le met en exergue M. Edelmann dans son article.

Dans ce contexte, notre architecture ne serait pas suffisamment "visible", "médiatique" bien que reconnue ? En effet, sa conception s’est faite en toute liberté et avec plaisir.

Enfin, la polémique actuelle révèle pour certains le profond besoin d’être remarqués.

Au final, ces réactions n’ont pour conséquence que celle d’accroître les confusions théoriques dans lesquelles se débat la pratique de ce métier, et par ce travers, d’affaiblir plus encore la place de l’architecture dans l’ensemble de la production construite en France comme en Europe, malgré les efforts de la presse française et internationale pour la faire connaître et reconnaître.

Yves Ballot et Nathalie Franck

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