Inauguré en 1899, l'hospice Roederer-Boisseau est considéré comme la plus ancienne résidence pour personnes âgées de Reims (Marne). A défaut de pouvoir mettre l'édifice aux normes de sécurité incendie, le CHU de la ville a fait construire juste à côté un Ehpad de 90 lits.
L'établissement, conçu par l'agence d'architecture Ameller Dubois, a été livré en décembre 2019. Mais le déménagement n'a pu être effectué qu'en mai 2020, après le premier confinement.
« Aujourd'hui, le bâtiment n'est pas exploité comme il le faudrait car le contexte sanitaire n'est pas favorable, regrette Christelle Comte, cadre supérieure au pôle Ehpad du CHU de Reims. La salle à manger des résidents, par exemple, devrait être un lieu de vie ouvert toute la journée. Or elle sert aussi temporairement aux soignants qui ne peuvent pas respecter la règle de distanciation physique dans leurs locaux. La contrainte de place et la désinfection obligatoire après chaque utilisation empêchent d'investir pleinement cet espace. » La nouvelle résidence comprend deux parties : l'une en forme de boomerang, extravertie sur un paysage arboré ; l'autre, de forme carrée, introvertie sur un patio végétalisé. Une infirmerie opère la jonction. « Nous voulions offrir aux personnes âgées et/ou dépendantes une demeure à l'ambiance plus proche de celle d'un hôtel que d'un hôpital », dépeint l'architecte Philippe Ameller. De l'entrée à la chambre, le parcours propose ainsi une variété de matières, de couleurs et de vues intérieures et extérieures.
« Concilier le confort et les soins ». « Un Ehpad rattaché à un CHU présente généralement un caractère très hospitalier dans son aménagement, constate Christelle Comte. Ici, pas du tout. Ce qu'on voit en premier, c'est l'aspect hôtelier, avec des meubles en bois et des couleurs agréables aux murs. Nous avons réussi à concilier le confort et les soins des résidents. » Pour Camille Henry, architecte à l'agence Ameller Dubois, le défi consistait à « éviter les têtes de lit trop médicalisées et les dalles de faux plafond afin d'obtenir un intérieur plus domestique ». Les dortoirs de l'ancien hospice du XIXe siècle font bel et bien partie du passé.
