Souhaiter une bonne année au monde de la culture relève du numéro d’équilibriste : il en faut pour tous les arts et ne pas oublier un métier. Le 31 janvier au soir, alors que le ministre Franck Riester s’adonnait pour la première fois à l’exercice, chacun guettait dans son discours la part de vœux qui lui revenait.
Il en allait ainsi des architectes présents qui, après l’année 2018 et les coupes franches opérées dans leurs champs d’intervention par la loi Elan, attendaient que le nouveau locataire de la rue de Valois leur démontre son intérêt. Marc Barani et Jean Nouvel, notamment, approuvaient déjà le choix du lieu de la cérémonie : la grande galerie des moulages de la Cité de l’architecture et du patrimoine, au palais de Chaillot (XVIe). Pour eux comme pour beaucoup d’autres, c’était déjà bon signe.
« La meilleure garantie »
Les paroles du ministre les ont ensuite confortés dans cette impression. Pour ne pas dire réconfortés. Franck Riester n’a fait ni promesse ni annonce à la profession mais l’a assurée de sa volonté de « protéger » l’architecture. « Je suis convaincu que le recours à l’architecte est la meilleure garantie de constructions sûres, écologiques et contribuant à l’embellissement du quotidien », a souligné le ministre.
Avant de donner aussi des gages aux architectes des bâtiments de France (ABF), également touchés par la loi Elan : « Je sais pouvoir m’appuyer sur les architectes des bâtiments de France, les conservateurs, ingénieurs, chargés de protection (…) pour la sauvegarde de notre patrimoine. Ils aident à la revitalisation des territoires et des cœurs de ville. »
« Une nouvelle écoute »
Juste quelques phrases, donc, mais qui ont reçu bon accueil. Pierre Chomette, vice-président de l’Union nationale des syndicats français d’architecture (Unsfa), se réjouissait : « enfin on a parlé d’architecture! Nous sentons qu’il y a une nouvelle écoute de la part du ministre et nous souhaitons pouvoir nous entretenir avec lui. »
La présidente du Conseil régional de l’ordre des architectes d’Ile-de-France (Croaif), Christine Leconte, a également entendu des « signaux positifs » et espérait les voir « se concrétiser dans les actes ». Et de noter : « mais il a déjà relancé la mission "valeur de l’architecture". » Un rapport à ce sujet doit en effet être remis à Franck Riester par Marie-Christine Labourdette, la présidente de la Cité de l’architecture.
