« Nous souhaitions un projet écoresponsable qui s’intègre dans son environnement ». Alors qu’il accueille toujours les patients malgré les travaux, Julien Bridoux, pharmacien de Drocourt, porte depuis 2020 de nouvelles ambitions pour son activité. Installée à l’entrée de cette commune de 3 000 âmes, la pharmacie des Quatre-vents a entamé sa mutation depuis février. « La volonté était de réhabiliter sur 750 m2 et d’agrandir sur 300 m2 le magasin en disposant d’une surface de vente d’une centaine de mètres carrés supplémentaire tout en améliorant l’accueil et la qualité de vie au travail de la vingtaine de salariés », raconte le maître d’ouvrage.
L’ancienne charpente déposée au premier semestre a d’ores et déjà laissé place à la nouvelle structure. Dans l’étage supplémentaire nouvellement créé, seront logés les bureaux et les espaces de convivialité de l’équipe de la pharmacie des Quatre-vents, ainsi que des espaces de stockage. Au rez-de-chaussée, les clients seront toujours accueillis, mais dans un univers remodelé, ou au drive.

Et pour proposer à sa clientèle une gamme de matériel médical plus élargie à travers un showroom, présentant notamment des produits liés au vieillissement de la population, Julien Bridoux pousse les feux avec la construction d’un tout nouveau bâtiment de 620 m2, écrin d’une nouvelle boutique dédiée. A ses côtés, Benoît Salin, dirigeant de CER-CEA à Marcq-en-Barœul, assure la maîtrise d’œuvre de ce projet de 2,8 millions d’euros HT en coût travaux.

Projet local et écoresponsable
Promoteur « d’achats responsables », ce dernier a fait appel à « 99 % de PME locales » pour la réalisation du chantier. Aussi, le choix d’une structure bois, en l’occurrence de l’épicéa allemand, s’est vite imposé au fil des échanges avec une maîtrise d’ouvrage exigeante sur la qualité architecturale. Réalisée en atelier par l’entreprise Goudalle Charpente, basée à Preures dans le Pas-de-Calais, la nouvelle structure se dessine déjà dans le paysage communal, à l’orée des champs et d’anciens terrils. Au total, 172 m3 de bois prendront place, dont 98 m3 pour le nouveau bâtiment, le reste pour l’extension. « Dans ce projet qui s’inscrit dans l’air du temps », selon Julien Bridoux, un dimensionnement électrique suffisant pour accueillir l’installation de six bornes de recharges pour véhicules électriques s’est inscrit au programme. La surisolation des toitures permettra par ailleurs de limiter les consommations futures. En outre, les porteurs de cette opération emblématique pour la ville ont exclu le gaz pour privilégier l’installation d’une pompe à chaleur.
Construire durable n’est ainsi pas seulement l’apanage des grands maîtres d’ouvrage. « Je salue ce projet écoresponsable qui s’inscrit dans notre obligation de réponse au changement climatique », a souligné Amel Gacquerre, sénatrice du Pas-de-Calais et conseillère régionale des Hauts-de-France présente pour la pose officielle du premier poteau. Et de conclure : « Nous avons besoin d’entrepreneurs privés qui mettent de l’argent sur la table sur ce type de projet, qui plus est, pour accompagner le vieillissement de la population ».