Dans l'Hérault, la voirie fait une place aux animaux

Cohabitation -

La direction des mobilités du département sécurise habitat et chemins de traverse pour la faune grâce à son plan Routes et biodiversité.

 

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Le ramassage des déchets abandonnés au bord des routes protège la faune aquatique des zones humides du littoral et du bassin de Thau (ici en mai 2021, le long de la RD 613 à Poussan).

Pour protéger les espèces terrestres, aquatiques et nocturnes qui vivent le long des routes, le département de l'Hérault a approuvé en mai 2021 son plan quinquennal Routes et biodiversité. Il mobilise différents intervenants et active des leviers à toutes les échelles du territoire. Ainsi, le 17 mai dernier, la collecte annuelle des déchets abandonnés le long des axes routiers a mobilisé 300 agents du département, mais aussi les services de 30 communes et des bénévoles. « Nous en avons ramassé 150 m3 », relate Philippe Pourcel, directeur des mobilités, politiques techniques et innovations du département. Un résultat moins anecdotique qu'il n'y paraît puisque ces déchets se retrouvent rapidement dans la mer. Leur collecte est donc essentielle pour épargner également le littoral conchylicole et les espèces qui vivent dans les zones humides du bassin de Thau.

Afin de protéger la faune terrestre, la collectivité a opté pour des haies pare-congères sur les hauteurs de la Montagne noire à Fraïsse-sur-Agoût. Un choix empreint du sens de l'innovation qui caractérise la direction départementale des mobilités, puisque ces boisements remplacent d'anciennes barrières en plastique, tout en offrant à manger aux insectes pollinisateurs, et, par voie de conséquence, aux oiseaux.

 

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Continuité écologique plus délicate. Pour permettre aux écureuils de traverser les routes sans risque, les chemins de la continuité écologique se sont révélés plus acrobatiques : après plusieurs années de tâtonnement aux côtés de l'association Cohabitation sauvage pour une nouvelle alliance homme animal (Cohab), le département a fini par identifier les cordages qui concilient élasticité, résistance au vent et contrepoids. Tendus entre deux arbres au-dessus des axes routiers, ils permettent aux rongeurs de traverser en sécurité, comme en attestent les photos prises automatiquement.

Enfin, pour la faune nocturne, chauve-souris en tête, la collectivité a noué un partenariat avec le Groupe chiroptères du Languedoc-Roussillon qui édicte les principes à prendre en compte lors de la rénovation des corniches de ponts. Non content de conserver les creux appréciés par les chauves- souris dans la maçonnerie, le maître d'ouvrage s'impose à présent de délicates manipulations avec le déplacement des gîtes provisoires occupés et l'installation de barrières anticollision.

Reste à passer l'épreuve majeure du contournement nord de Montpellier, dont les travaux doivent démarrer à la fin 2022. Lauréat 2021 du prix des infrastructures pour la mobilité, la biodiversité et les paysages dans la catégorie « Sensibilisation et communication », ce projet offrira la première grande occasion d'appliquer à des constructions neuves les dispositions du plan Routes et biodiversité.

 

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