Daisuke sugawara, architecte

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« Une planification locale pour la création de villages cohérents »

Je pense que la façon dont les architectes peuvent être utiles lors de la reconstruction n’est pas en produisant des plans pour de nombreuses maisons, mais plutôt par l’amélioration de la qualité de vie grâce à des techniques simples. Ce qui est important pour un village n’est pas que chaque élément soit planifié d’en haut, mais qu’ils aient chacun un sens et forment un ensemble cohérent dans le site. Je ne pense pas qu’on puisse vraiment appeler « village » une collection de maisons construites sans rapport à l’autre, même si les gens y vivent, comme dans un lotissement ordinaire.

Il y a une logique dans la constitution d’un village, qu’il s’agisse d’une communauté agricole ou d’un hameau de pêcheurs. La première maison est construite d’une manière qui tient compte du milieu environnant. Puis, en tenant compte de la première maison, une deuxième maison est construite. Et la prochaine personne qui s’installe, construit sa maison sans entraver l’environnement ou gêner les deux autres maisons. C’est seulement à partir de ce type d’attitude que se crée un village, avec une relation de personne à personne et de personne à l’environnement, avec des relations entre les éléments.

Je pense que le rôle de l’architecte est de construire des relations fortes. En d’autres termes, il doit lire l’environnement dans son ensemble et produire une réponse adaptée, mais aussi faire preuve de souplesse – ne pas se concentrer uniquement sur les aspects habituels tels la forme ou la couleur. En regardant les choses en ces termes, je constate qu’il y a beaucoup d’architectes qui ne cherchent pas à créer une relation avec cette catastrophe. Au lieu de cela, ils construisent des choses qui expriment leurs particularités propres ou ils importent la dernière tendance de Tokyo jusqu’à la zone sinistrée. À l’heure actuelle, réagir à la catastrophe et reconstruire sont les besoins les plus pressants. Ce n’est à mon avis pas le moment pour « faire œuvre d’architecture ». La zone sinistrée est déjà pleine de gens formidables, de technologies, d’éléments et d’informations. La chose à faire est de connecter ces éléments de façon appropriée afin d’établir des relations entre les catastrophes et les gens, entre les zones sinistrées et la ville, entre la restauration et la renaissance. Je pense que c’est ce qui est exigé des architectes, et aussi ce qu’il nous est possible d’offrir.

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