La foncière Covivio à la tête d’un patrimoine de 26 Mds € en Europe a annoncé le 30 novembre dernier viser la diminution de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre entre 2010 et 2030 (contre -34% précédemment).
La baisse des émissions carbone porte sur les trois scopes. « Dans le scope 3, nous avons logé la construction, la rénovation ainsi que l’exploitation des surfaces privatives des immeubles de bureaux multi locataires et les bureaux mono locataire, le résidentiel et les hôtels », liste Yves Marque, secrétaire général de Covivio. La foncière entend rester ainsi dans la trajectoire comprise entre 1,5 et 2 degrés.
En parallèle, elle vise une contribution « Net Zero Carbon » sur ses scopes 1 et 2 à horizon 2030 (ce qui aligne cette partie de la stratégie de Covivio sur la trajectoire des 1,5 degré). Cet objectif concerne uniquement les émissions liées aux consommations des immeubles occupés par les équipes de Covivio et les parties communes des immeubles multi locataires tertiaires en exploitation.
Construction bas carbone et ACV Express
Pour atteindre ses nouveaux objectifs, la foncière mettra l’accent sur les constructions bas carbone (qui concerneront 75% des opérations en France et 50% en Europe). « Il s’agit d’un seuil, si nous pouvons faire mieux nous le ferons », indique Yves Marque.
Pourquoi cette différence de traitement entre l’Hexagone et l’Italie et l’Allemagne, où Covivio est également présent ? « Parce qu’en France nous travaillons sur le sujet depuis plus longtemps, notamment avec le label BBCA. Nous devons laisser une courbe d’apprentissage dans les autres pays », répond Jean-Eric Fournier, directeur du développement durable de l’entreprise.
Covivio privilégiera également les opérations de restructuration d’immeubles existants afin d’éviter les démolitions. La RE 2020 Tertiaire, censée entrer en vigueur au 1er juillet 2022, mettra de toute façon en place la comptabilité carbone et limitera les émissions carbone des opérations en France. Et elle poussera l’économie circulaire sur ces projets. « Il faut convaincre les sociétés d’assurance et les clients », poursuit Jean-Eric Fournier. Côtés clients : « il est plus difficile de faire accepter le réemploi des moquettes que celui des faux-planchers », précise-t-il.
Covivio a aussi travaillé avec le CSTB à la rédaction d’un cahier des charges ACV (Analyses du Cycle de Vie) pour uniformiser les méthodes de calcul entre les différents pays où Covivio opère. Deux autres outils ont été déployés : « un ACV express, qui permet d’avoir une première évaluation d’empreinte carbone de l’immeuble pour ajuster les curseurs, indique Jean-Eric Fournier. Un deuxième ACV nous permettra de travailler sur le patrimoine en exploitation, pour quantifier économiquement et thermiquement les données. »
