Comment bien éclairer un tunnel ?
Pour offrir une vision claire en tous points aux conducteurs et aux équipes de maintenance, il faut bien choisir la puissance des luminaires. L'éclairage doit être suffisant et constant, avec la bonne distance entre deux points lumineux de manière à éviter un effet stroboscopique. Sans compter qu’il peut être long et laborieux de remplacer un matériel d’éclairage en panne dans un tunnel. Celui-ci doit donc être le plus fiable et le plus durable possible. C’est là que notre expertise rentre en jeu puisque nous éclairons des tunnels depuis plus de cinquante ans.
Quelles sont les défis techniques de ce type d’éclairage ?
La première chose contre laquelle il faut lutter, c’est l’empoussièrement. Les trains qui passent soulèvent toutes sortes de poussières et de particules métalliques qui viennent encrasser les luminaires. Une parfaite étanchéité est indispensable. Certains fabricants ont répondu à cet enjeu en proposant des luminaires intégralement collés qui deviennent donc jetables, mais nous tenons à ce que les nôtres soient réparables et nous avons fait des choix différents.
Quel est l’impact du passage des trains ou des métros sur l’éclairage ?
Cela produit un effet piston : le train constitue une masse qui occupe tout le tunnel et pousse l’air à l’avant, créant une sous-pression, tout en produisant une dépression derrière. Cette combinaison de sous-pression et de dépression provoque des vibrations. Le but est d’empêcher que les vibrations subies par l’enveloppe du luminaire ne se propagent à l’intérieur. Pour cela, nous avons choisi des enveloppes de conception monobloc qui, une fois verrouillées, maintiennent sous tension toutes les pièces les unes avec les autres, de manière à ce que les composants électroniques à l’intérieur ne perçoivent pas la vibration.

L’éclairage peut aussi recevoir des chocs…
Oui, des projections de graviers par exemple, auxquelles il doit pouvoir résister. Nous utilisons du polycarbonate de 2,5 mm d’épaisseur pour nos enveloppes qui garantit une résistance aux chocs supérieure à 20 joules. Mais il y a un autre danger pour l’éclairage auquel on pense peu, ce sont les chocs électriques. Les tunnels peuvent comporter des lignes de câbles de plusieurs kilomètres et si un pic de tension circule dans ces lignes, il peut détériorer tous ses composants électroniques. Ceux-ci doivent pouvoir absorber les surtensions. Enfin la protection incendie est primordiale. La Société du Grand Paris nous demandait notamment du matériel d’éclairage doté d’une certification élevée. Celui-ci doit résister au feu, ne pas alimenter les flammes et ne pas dégager de composés toxiques.
Quels sont vos sujets d’innovation ?
Nous sommes constamment en quête des bons matériaux. La qualité d’une électronique led peut se jouer sur un ou deux composants sur une carte qui en possède des milliers. En choisissant bien ces deux composants, on obtient une carte électronique qui durera deux fois plus longtemps. Autre axe : même si nous concevons des produits très durables, nous voulons que nos clients puissent les réparer ou les faire évoluer simplement en remplaçant les pièces nécessaires pour leur donner une nouvelle vie. Certains de nos clients industriels ont la même enveloppe depuis cinquante ans. Ils en ont changé la platine et les joints pour passer de la lampe fluorescente à la led puis à la led nouvelle génération. Construire des luminaires durables, c’est aussi alimenter la filière du réemploi.