Pour la première fois deux opérateurs de téléphonie mobile participent sur un pied d'égalité à la couverture d'un territoire, en acceptant d'utiliser les mêmes « infrastructures passives ». Yves Moreaux, responsable du département négociations et environnement d'Itinéris, et Paul Corbel, directeur du réseau mobile de SFR, ont signé, début février, la convention de couverture des zones de Corrèze où l'on ne capte pas les communications sur les portables.
Désengagement de l'Etat
Le conseil général va implanter, dans les deux ans à venir, douze pylônes de 40 mètres de haut sur lesquels les opérateurs mettront en service leurs équipements. Il lui en coûte 2,29 millions d'euros (15 millions de francs) pour couvrir l'ensemble des chefs-lieux de canton et les axes départementaux. Mais pour son président, Jean-Pierre Dupont, « il s'agit d'un acte d'aménagement du territoire, qu'il faut bien assumer, l'Etat se désengageant. Le secteur des nouvelles technologies, ceux des dessertes Internet, des autoroutes de l'information ou de la téléphonie mobile font pleinement partie de cette notion de désenclavement à laquelle nous sommes attachés ».
Cette initiative est saluée par la Datar. La Corrèze vient, en effet, de débroussailler un terrain qui intéresse des départements voisins comme le Cantal, le Cher, la Haute-Vienne et la Creuse, mais également la Meuse et la Savoie, qui ont pris des renseignements sur la méthode. Il y a un an le conseil général a établi un constat de carence de la couverture et lancé les études techniques avec les opérateurs. La convention de mise à disposition moyennant prestation a été élaborée sur le plan juridique en s'inspirant de ce qui se pratique pour les multiples ruraux, lorsqu'une commune rachète le dernier commerce, le rénove et le loue, afin de maintenir une vie dans le bourg.
Les opérateurs, comme s'ils craignaient une généralisation à tout le territoire, tiennent à préciser que cette action est expérimentale.
