La caserne de la garde républicaine située rue Schomberg à Paris dans le IVe arrondissement aurait été construite avec des matériaux restants de la tour Eiffel. C'est donc à Gustave Eiffel que l'on doit ces trois pavillons à structure poteaux-poutres en acier et aux façades en briques pleines agrémentées de briques vernies. Ces pavillons, laissés à l'abandon, ont été repris par l'Opac de la Ville de Paris pour être transformés en 67 logements et un commerce, tout en préservant l'originalité des façades.
Deux des pavillons ont été réaménagés passant de R + 2 à R + 4 grâce à l'adjonction de deux étages. Le troisième pavillon R + 2 est conservé à l'identique. Dans chaque pavillon, une nouvelle structure en béton a été bâtie à la place de l'ancienne, les façades devenant de simples parements.
Les pavillons ont été ceinturés d'échafaudages afin de procéder aux réparations des façades. Les parties en briques ont été réparées : d'anciens bouchements de ciment ont été remplacés par des briques, des allèges ont été démolies, des baies ont été refermées et d'autres réouvertes. Les briques ont ensuite été hydrosablées (eau chaude sous pression et abrasif doux) comme l'ont été les parties en acier à l'aide d'un abrasif plus agressif. Les briques céramiques ont été nettoyées à la brosse et à l'eau chaude, et les appuis en pierre reconstitués. 50 % des joints ont été repris et tous ont été teintés afin de leur donner un aspect de patine uniforme.
Aspect homogène
Une coloration a été donnée aux briques afin d'obtenir un aspect homogène. Les éléments en acier trop dégradés ont été tronçonnés et remplacés par des plats neufs, les parties saines ont été passivées à l'aide de peinture antirouille en formule aqueuse pour obtenir une finition mate. Les éléments décoratifs en acier très dégradés : rivets et rosaces placés à l'intersection des poteaux, n'ayant plus de fonction structurelle, ont été reconstitués en époxy.
L'opération était lancée en avril 1998 pour se terminer en juin 1999, alors qu'en juillet commençaient les travaux sur les façades qui devaient s'achever en février 1999. « Contrairement à la halle de l'ancienne usine Meunier de Noisiel de même facture, également conçue par Gustave Eiffel, où nous sommes aussi intervenus, il n'a pas été nécessaire de soumettre les briques à un traitement hydrofuge. Les éventuels risques d'infiltration d'eau en façades n'ont aucune incidence sur le nouveau bâti qu'elles habillent. Ici, le but était de conserver la patine des briques, l'étanchéité et la solidité étant conférées par la nouvelle structure intérieure du bâtiment », explique José Pirès, chef de chantier Pradeau et Morin.
Les façades des surélévations ont reçu un parement en Mineralis d'Eternit d'aspect brut et gris marbré recouvert d'un vernis incolore assurant leur autonettoyage. « Ce matériau exprime clairement la surélévation tout en assurant bien la transition et la différence avec la façade en briques », estime François Clermont, architecte du cabinet Yves Lion.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : Opac de la Ville de Paris.
Maître d'oeuvre : cabinet Yves Lion, architecte.
BET : Marc Mimram Ingénierie.
Entreprise générale : Pradeau et Morin.
Nettoyage de la brique et peinture : MAES.
Traitement des parties métalliques : Socra.
PHOTOS : José Pirès Chef de chantier Pradeau et Morin : «Ici, le but était de conserver la patine des briques »
Dans chaque pavillon, une nouvelle structure en béton a été bâtie en lieu et place de l'ancienne devenue inutilisable, les façades conservées devenant de simples parements.