Fort d’un retour d’expérience de trois ans sur le Green Office de Meudon (Hauts-de-Seine), Bouygues Immobilier et la société de service informatique Steria ont signé une convention de partenariat afin de commercialiser le logiciel Si@go, qui pilote énergétiquement les bâtiments tertiaires. Connecté à la gestion technique centralisée du bâtiment ainsi qu'à de nombreux capteurs, le logiciel permet d’évaluer les consommations dans le cadre du contrat de performance énergétique. « Au moment de la livraison de l’immeuble à énergie positive en 2011, nous n’avions pas trouvé de logiciel qui réponde à nos besoins », explique Eric Mazoyer, directeur général délégué de Bouygues Immobilier. Steria, futur occupant des locaux, a donc travaillé on concertation avec Bouygues Immobilier pour mettre au point le logiciel Si@go.
Trois ans plus tard, il est possible de dresser le bilan du fonctionnement du logiciel et du confort de l’immeuble pour les 1250 collaborateurs. Dans le cadre du contrat de performance énergétique, l’objectif était de consommer 62 kWh/m².an activités comprises et de produire 64 kWh/m².an. Le premier constat réalisé dès la fin de l’année 2011 concernait les capteurs et les systèmes d’instrumentation. « Ils étaient concentrés sur les espaces de bureaux au détriment des espaces collectifs », explique Guillaume Parisot, directeur innovation chez Bouygues Imobilier. « Or, connaître la température et l’occupation de ces espaces permet de ne pas chauffer l’ensemble du bâtiment quand ce n’est pas nécessaire », poursuit-il. La première année, les consommations ont donc atteint 71 kWh/m².an pour finalement descendre à 65 kWh/m².an l'année suivante et atteindre finalement 58 kWh/m².an en 2013. A chaque fois, la production d'énergie a été légèrement supérieure. "Par ailleurs, les essais réalisés sur des immeubles existant ont montré que la mise en place du logiciel permettait, sans aucun travaux, de réduire les consommations de 15 à 20 %", a indiqué Eric Mazoyer
Smart grid à l'échelle du quartier
Globalement, cette première expérience a permis également de sensibiliser les utilisateurs aux économies d’énergie, tout en collectant par ailleurs près de 50 millions de données annuelles. A partir de ces données, il sera possible d’ici à la fin de l’année 2014 de calculer des consommations moyennes en tertiaires, de réaliser des ratios et surtout de prévoir les pics de demande d’énergie. « A partir de ces éléments, nous pouvons proposer un mix énergétique adapté en fonction du projet », estime Eric Mazoyer, qui prévoit déjà de franchir une nouvelle étape, en passant à l’échelle du quartier cette fois. En effet, à partir de septembre 2015, trois immeubles lyonnais seront capables de « dialoguer » et de mutualiser à la fois leurs consommations, mais aussi leurs productions d’énergie. Une sorte de micro-grid en un mot.
Enfin, les prochains développements prévus sur le logiciel à l’horizon 2015 concernent l’intégration des données météo, afin de prévoir les consommations et la production d’énergie en fonction de l’ensoleillement annoncé, mais aussi de l’utilisation et des besoins du bâtiment. Enfin, outre le pilotage du bâtiment pour optimiser les consommations, le logiciel prend également en compte le confort et la santé des occupants. Les concentrations en dioxyde de carbone - directement proportionnelles aux capacités intellectuelles - ainsi qu'en composés organiques volatils sont déjà mesurées à Meudon. La démarche va être poursuivie sur les quinze Green offices déjà lancés, qu'ils soient en cours de construction ou en exploitation.