L’immobilisme de l’armée d’engins de terrassement ne laissait aucun doute : le chantier de l’autoroute de contournement ouest de Strasbourg (COS) est à l’arrêt.
Arcos, son constructeur, filiale de Vinci, a décidé sa mise en sommeil dès le mardi 17 mars du fait de la conjonction de trois facteurs, relate son porte-parole : « les difficultés d’approvisionnement en fournitures de chantier, la décision de plusieurs sous-traitants de stopper leur prestation » et la situation de confinement qui a empêché des compagnons itinérants de revenir sur place.
Le second facteur concerne notamment Eiffage Métal et Matière qui réalisent le viaduc de Vendenheim (Bas-Rhin).
Au moment du pic de chantier
Le maître d’ouvrage a adopté la posture d’attendre la publication du guide des bonnes pratiques consécutif à l’accord du 21 mars sur la continuation d’activité dans le BTP, avant de se prononcer sur la suite à donner.
Pour l’heure, tous les salariés de ce chantier de plus de 500 millions d’euros ont été mis au repos forcé, à un moment où celui-ci atteignait son pic, entre la poursuite intensive des terrassements et la montée en puissance de la réalisation des ouvrages d’art : « Normalement, nous aurions dû avoir quelque 800 personnes au travail sur place en ce moment », indique le porte-parole.
Pour les salariés du groupement de conception et réalisation constitué essentiellement de nombreuses filiales de Vinci (Dodin Campenon Bernard, Vinci Construction Terrassement, GTM-Hallé, Eurovia, etc.) le régime du chômage partiel a été instauré, exception faite d’une dizaine de cadres.
La question se pose à présent des conséquences possibles sur le contrat de concession entre Vinci et l’Etat. Signé début 2016 pour une durée de 54 ans, le document fixe au 14 décembre 2021 l’échéance de mise en service de l’autoroute de 24 km, sous peine de pénalités. En fonction de la date de retour à la normale, tout espoir n’est pas perdu de la respecter. Sinon, un avenant sera-t-il conclu ? La crise sanitaire sera-t-elle considérée comme un cas de force majeure ? Dans l’immédiat, les échanges restent du registre de la communication de base : Arcos a « fait savoir au concédant » cette suspension des travaux.