Conjoncture Le bâtiment dynamise l’industrie du béton

L’industrie du béton a bénéficié pleinement de la bonne fortune du secteur du bâtiment en 2005. L’année en cours se présente sous les mêmes auspices avec toujours une faiblesse des travaux publics.

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Les années se suivent et se ressemblent pour l’industrie du béton. Après un exercice 2004 « exceptionnel » aux dires de la FIB (Fédération des industries du béton), 2005 s’est conclue sur une hausse de 2,3 % pour l’ensemble des produits en béton. Mais, pour obtenir un tableau économique objectif, il convient de distinguer le secteur du bâtiment de celui des travaux publics. C’est en effet le premier qui tire véritablement le marché avec une progression moyenne de 4 % des blocs, poutrelles et autres pré-dalles à mettre à l’actif d’une conjoncture résidentielle au beau fixe. Et, selon la FIB, c’est l’habitat collectif qui constitue la locomotive du secteur.

De son côté, l’évolution de la maison individuelle est nettement moins élevée, mais reste bien orientée. Pour Edmond Collot, le nouveau directeur général de la Fédération, cette situation s’explique par deux principaux facteurs : d’une part, la surface des maisons construites en blocs se réduit, d’autre part, de plus en plus de maisons sont bâties sans sous-sol ou vide sanitaire, ce qui a une conséquence directe sur les volumes de parpaings.

Concernant les locaux non résidentiels, la FIB relève une amélioration de la situation par rapport à 2004, mais qui reste néanmoins mitigée. Fin 2005, les autorisations étaient en hausse de 16,5 %, tandis que les débuts de chantier ne progressaient que de 2,8 %.

Victime d’un déficit de grands chantiers, la partie travaux publics des produits en béton a clairement marqué le pas en 2005. Les seuls éléments qui croissent sont ceux en relation avec le bâtiment et avec l’aménagement de ses abords : bordures pour les trottoirs, pavés… Quant au marché de l’assainissement, les tuyaux en béton connaissent une concurrence de plus en plus forte avec ceux en polyéthylène haute densité (PEHD) tout en dominant toujours sur le segment des produits de gros diamètre. Le PVC vient également le disputer au béton en raison de son coût inférieur et ce, malgré une durabilité moindre.

Concurrence de la pierrechinoise. Mais ce sont les dalles de voirie qui subissent de plein fouet à la fois l’atonie des travaux publics et la concurrence des produits en pierre reconstituée ou de la pierre naturelle. « La pierre chinoise remporte des marchés qui étaient précédemment le pré carré du béton », se désole Edmond Collot. Pour étayer son propos, il cite l’exemple de la récente restauration de la place Stanislas de Nancy réalisée avec des pierres de l’Empire du Milieu.

Par ailleurs, les clôtures ont vu en 2005 leurs livraisons s’éroder mais, parallèlement, de nouveaux produits se développer. C’est ainsi que les clôtures réalisées avec des bétons plus texturés, voire des bétons imitant le bois, rencontrent l’intérêt des prescripteurs. Enfin, plus globalement, le marché ne semble pas, de l’aveu même des responsables fédératifs du béton, s’orienter vers la préfabrication d’autres éléments que ceux déjà cités. Pour Edmond Collot, la raison en est simple : l’industrie du béton ne veut pas concurrencer ses clients. Conséquence : seuls les systèmes de poteaux-poutres s’arrogent des parts de marché croissantes sur le créneau des bâtiments industriels sans pour autant arriver à pénétrer le marché du résidentiel.

Année de progressionanticipée. Pour 2006, la commission économique de la FIB se veut tout aussi optimiste que les années précédentes, en distinguant là encore le bâtiment des TP. Concernant les produits bâtiment, l’évolution des ventes en volume pourrait être de l’ordre de 3 % (2 % à 3 % pour les blocs, 2 % à 3 % pour les poutrelles, 6 % à 7 % pour les pré-dalles, 3 % pour les poteaux et poutres). Quant aux ventes des produits pour les travaux publics, elles devraient stagner (0 % à -2 % pour l’assainissement – en dépit d’une évolution positive pour l’épuration –, 2 % à 3 % pour la voirie, 0 % pour les clôtures).

2006 devrait donc être une année de progression même si les coûts des facteurs de production (granulats, ciments, acier, énergie, pression à la hausse des rémunérations…) poursuivent leur hausse de manière significative.

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