En France, la construction respire au rythme des politiques publiques.
Un taux de crédit d'impôt, un ajustement de prêt à taux zéro, un niveau de TVA jouent sur le volume d'activité, aussi bien pour les artisans que pour les plus grandes entreprises. Or, quoi de plus incertain que le politique ? Un changement de ministre, un besoin d'économies, une volonté d'affichage à l'approche des élections - et ce qui était vrai hier devient impossible, de même que ce qui était impensable devient indispensable. Résultat, le BTP fonctionne par à-coups violents, tantôt avec des hausses de la demande telles que les entreprises n'ont pas la capacité ni les bras pour les absorber, tantôt avec des baisses à deux chiffres des commandes qui obligent les artisans à prendre sur eux en attendant des jours meilleurs.
Il serait bénéfique au secteur, et sans doute au pays, d'imaginer les leviers pour lisser la demande en la rendant moins soumise aux aléas des lois de finance. Cela éviterait les envolées de prix, certaines malfaçons sur les chantiers liées à l'urgence et une partie de la pénurie de main-d'œuvre, un mal chronique dans le bâtiment.