« Quand j’ai créé Concept Travaux Languedociens en 2008, nous étions orientés rénovation. De fil en aiguille, on m’a demandé de réaliser une villa en briques à coller. De Montpellier à Agde, j’ai constitué une clientèle spécifique que les CMIstes ne captent pas. Cette année, grâce au bouche-à-oreille, à notre site Internet et à la page Facebook, je réalise 4 à 5 maisons par an, soit 50 % de mon CA, le reste étant consacré à de la rénovation de façade, pool-house, etc. Certes, notre modèle économique diffère des CMI. Quand ces derniers construisent à 1000-1100 €/m², nous sommes environ, en lots séparés, à 1300 €/m², mais au moins nous ne tordons pas le cou aux artisans. L’activité s’est accélérée en 2014, où j’ai noté une préférence des clients pour les artisans locaux.
Depuis, j’ai commencé à vendre ma prestation de services hors fournitures. Par exemple, pour une maison à étage de 120 m², je compte 400 heures de travail avec mes trois employés, j’applique un coefficient et je n’ai plus besoin d’avance de trésorerie pour les matériaux. Les clients ont ainsi une marge de manœuvre sur le matériel et, avec mon assurance décennale en GO et SO, ils sont – tout comme les banques – pleinement rassurés. Par ailleurs, je n’hésite pas à me rapprocher d’un bureau d’études, comme pour le ferraillage, pour éviter d’éventuels ennuis. Quant aux plans, le client est libre de venir avec des plans d’architectes ou, s’il le souhaite, je le mets en contact avec un dessinateur.
La demande est telle que je viens d’embaucher un troisième salarié en contrat chantier. Seule ombre au tableau, aujourd’hui, CMIstes et lotisseurs mettent la main sur le foncier disponible et les banques refusent de suivre des entreprises comme la mienne pour acquérir des parcelles. »