A l’exception du gypse, l’extraction des ressources minérales est insuffisante pour couvrir les besoins en matériaux de l’Ile-de-France.
Tel est le cas par exemple des granulats, sables et graviers pour la production de béton, l’aménagement des chaussées routières ou de remblais. La région en consomme entre 25 et 30 Mt par an. Jusque dans les années 2000, elle suffisait à ces besoins à hauteur de 55 %.
Depuis, cette indépendance diminue (autour de 50 % aujourd’hui) en raison de « l’épuisement des gisements alluvionnaires, de choix industriels et de la difficulté liée à l’ouverture de nouvelles carrières » selon l’Institut Paris Région.
Si les importations d’autres régions ont compensé, elles ont reporté ailleurs la tension sur ces matériaux et augmenté le bilan carbone transport lié à leur approvisionnement.
Gisements inexploités
Chaque année, 32 Mt de déchets de chantier sont produits en Ile-de-France. Sur ce volume, 7,7 Mt sont enfouis (dit « stockés ») dans des installations de stockage des déchets inertes (ISDI), 6,3 Mt servent au réaménagement de carrières et 7 Mt sont utilisées par des filières de traitement et projets d’aménagement : couverture d’installations de stockage de déchets, merlons phoniques, remblais paysagers, espaces verts… L’exutoire n’est pas connu pour 11 Mt !
La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 a imposé au secteur du BTP de valoriser 70 % de ses déchets d’ici 2020 tout en réduisant le recours à l’enfouissement. En Ile-de-France, le Plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) est allé plus loin en fixant un objectif de revalorisation de 85 % d’ici 2031.
Pour les granulats, la part revalorisée actuellement est très inférieure à ces objectifs avec 5 Mt recyclées par an (3 MT en 1997) tandis que seule 10 à 20 % de la consommation est couverte par des granulats recyclés. Lesquels sont utilisés dans des sous-couches routières pour l’essentiel alors que leur incorporation est autorisée jusqu’à 30 % dans la fabrication de béton (à l’origine de 50 % des granulats consommés en Ile-de-France).
Stock à valoriser en parallèle
Selon l’Institut Paris Région, les bâtiments et réseaux franciliens représentent un stock de matériaux estimé à plus de 2 Mds de tonnes susceptible d’être exploité pour de nouvelles constructions et futurs aménagements. A condition de créer les filières de recyclage adaptées sachant que l’un des avantages cités en faveur de ces ressources secondaires est leur faible bilan carbone lié à leur transport.
Si 62 % des déchets du BTP sont actuellement valorisés au sens réglementaire (ISDI, réaménagement de carrières et autres filières de traitement), les modèles d’économie circulaire à grande échelle, pour développer des éco-matériaux par exemple, restent encore à créer en Ile-de-France au regard de ses besoins conclut l’Institut.