Développé par la société Scorinovation, le concept Easybat – blocs coffrants isolants pour la réalisation de murs en béton banché – n’est pas réellement une nouveauté : « Les coffrages isolants existent depuis plus de quarante ans », explique Gérard Morvan, directeur de Scorinovation. Et pourtant, la société a déposé un brevet et obtenu un Pass Innovation du Cstb en 2009 pour son procédé de coffrages isolants. Mais en quoi ces derniers sont-ils innovants ? « En fait, explique Gérard Morvan, nous avons repris le concept pour le simplifier et aujourd’hui, nous proposons un mode constructif complet avec seulement huit éléments » (voir encadré). Les simplifications portent à la fois sur les éléments coffrants en polystyrène expansé (PSE) qui n’ont pas de sens de pose, sur les modes d’assemblage avec un type particulier d’écarteurs (ou entretoises) en U. Enfin, sur la mise en place des ferrailles qui sont tout simplement posées sur les écarteurs. La mise en œuvre en est donc très simple, d’où le nom Easybat. Le fabricant annonce, en outre, des temps de pose exceptionnels : « Ils sont divisés par deux par rapport à une solution traditionnelle bloc béton. Les maçons s’approprient le système en une journée de formation. »
Un R compris entre 5,179 et 6,452
Mais si ce mode constructif a été retenu sur ce chantier de maison individuelle, ce n’est pas uniquement pour ses facilités de mise en œuvre. Il l’a aussi été en raison de ses qualités intrinsèques, susceptibles de résoudre des problématiques très actuelles. En premier lieu, il permet de construire des bâtiments performants sur le plan thermique puisqu’il apporte un mur massif en béton doté d’une double isolation intérieure et extérieure sans pont thermique. Paroi qui affiche d’ores et déjà des performances aptes à répondre à la future RT 2012 : « On obtient, avec des panneaux de 80 ou 100 mm, un coefficient d’isolation R compris entre 5,179 et 6,452 », explique le fabricant. Il apporte également un affaiblissement acoustique RW compris entre 55 et 60. Le procédé est également compatible avec la construction parasismique, avec la réalisation de constructions en béton armé suivant la norme PS 92.
Coté mise en œuvre, ce pourrait être un jeu de mécano. Comme pour tous les chantiers de maisons individuelles, il est nécessaire de tracer l’axe du mur. Sur cet axe, sont implantés les écarteurs de base (tous les 15 cm) sur lesquels sont assemblés les premiers panneaux. Ces derniers sont croisés pour améliorer la résistance mécanique. Le premier rang en place, le chaînage est posé en pied de mur. L’étape suivante consiste à clipper un écarteur standard sur chaque écarteur de base déjà posé. Ce qui va permettre d’assembler une nouvelle hauteur de panneau. L’opération sera répétée jusqu’à l’obtention de la hauteur de mur désirée. Les tableaux de portes et de fenêtres sont fermés avec des embouts glissés verticalement sur les écarteurs, la pièce de coffrage de linteau étant posée après fermeture des tableaux. Après la mise en place des blocs coffrants jusqu’à hauteur d’étage et avant le coulage du béton, des étais tirants-poussants sont positionnés au droit des tableaux de portes et de fenêtres et, au maximum, tous les 2 m sur les longueurs de murs afin d’assurer la verticalité des murs. Le béton est alors coulé une seule opération, soit à la benne si l’on dispose d’une grue, soit à la pompe.
