Le chantier de construction de l’EPR de Flamanville a été endeuillé deux fois cette année. Si l’accident le plus récent, survenu le 11 juin - dont les causes n’ont pas encore été déterminées -, n’a pas entraîné d’arrêt de travaux, le premier au mois de janvier - le chargement d’une grue avait heurté une passerelle, provoquant la chute d’un soudeur -, a immobilisé la zone concernée pendant deux mois. « Au-delà de l’émotion générée, cet accident nous a imposé de réorganiser la coactivité verticale », commente Robert Pays, directeur adjoint de la direction des infrastructures nucléaires d’EDF et directeur du projet Flamanville 3. Une coactivité qui avait été renforcée l’année dernière pour tenter de tenir les délais (voir « Le Moniteur » du 25 juin 2010, p. 66). Aujourd’hui, le rythme des travaux est un peu moins rapide et le mouvement des 20 grues est plus sécurisé. 3 300 personnes se partagent le site, très contraint spatialement.
Le génie civil bat encore son plein, et les travaux électromécaniques (installation des composants, des tuyauteries, etc.) sont largement entamés. Le gros œuvre de plusieurs bâtiments est terminé (salle des machines, station de pompage, etc.), la livraison du pôle opérationnel d’exploitation étant même prévue à l’automne. L’enceinte externe cylindrique du bâtiment réacteur (voir grande photo page ci-contre) a atteint sa hauteur définitive (44 m), tandis que l’enceinte interne, en béton armé précontraint, poursuit son ascension. Du côté du process, les livraisons des gros composants du groupe turboalternateur seront achevées cet été, et les équipements nucléaires (cuve, générateurs de vapeur, etc.) sont en cours de finition dans les usines d’Areva. Mais le chantier est loin d’être terminé. « Les effectifs maxima devraient être atteints au premier trimestre 2012 », explique Robert Pays. Environ 3 800 personnes évolueront alors simultanément sur le site. Après ce pic, le génie civil diminuera tout au long de 2012. La mise en service commerciale, elle, est prévue pour 2014.