« Le contexte est tendu, mais l’environnement est favorable». Une situation un peu vite résumée par Jean-Vincent Boussiquet, Président du CNDB qui, s’appuyant sur les résultats d’enquête de conjoncture, rappelle que l’activité du travail du bois enregistre un net recul depuis novembre 2008. « Le secteur n’est pas épargné et pâtit de la crise générale dans l’industrie manufacturière et le bâtiment. Les échanges commerciaux ralentissent avec un recul des exportations qui confirme celui de la demande européenne. Le segment des résineux connaît une baisse des volumes et des prix sans aucune visibilité pour les mois à venir ; aucune visibilité non plus d’ici la fin de l’année pour le chêne et les feuillus dont le marché reste cependant stable ». Les carnets de commande ne tirent pas mieux leur épingle du jeu, qui passent de six mois à un mois et demi.
Bien sûr l’activité n’est pas euphorique, mais pas question pour autant de faire de la sinistrose, car le bois a un véritable rendez-vous avec le Grenelle de l’Environnement. Et de belles opportunités sont à saisir. « Pour répondre aux enjeux fixés par le gouvernement, pour diviser par quatre les émissions de CO2 d’ici 2050, le bois s’impose comme une évidence, plaide Jean-Vincent Boussiquet. Il est aidé en cela par un cadre juridique de plus en plus favorable en tant que matériau de construction, mais aussi comme bois énergie ». Sensible aux intérêts environnementaux du bois, l’Etat, à travers certaines mesures du Grenelle de l’Environnement, s’engage à adapter les normes de construction à l’usage du bois et se donne pour objectif, à partir de 2010, de n’acheter que du bois certifié ou issu de forêts gérées de manière durable. Déjà un nouvel arrêté du 16 décembre 2008 (modifiant l’arrêté du 5 août 2002) est venu conforter l’utilisation des structures en bois lamellé-collé pour les entrepôts industriels, à égalité avec les matériaux concurrents sur le terrain de la sécurité incendie. Plutôt de bon augure !
Acteur du Meeddat
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Meeddat (Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du développement durable et de l’Aménagement du territoire) a demandé récemment au CNDB de participer à un groupe de travail. Sa mission : identifier précisément les textes réglementaires et normatifs, sources d’obstacles à l’utilisation du bois dans la construction et lister les actions à engager prioritairement.
Piloté par la sous?direction de la Qualité et du Développement durable dans la Construction, ce groupe associe les organisations professionnelles et les ministères directement intéressés par la problématique. Les 7 principales thématiques concernent la solidité, la thermique, l’incendie, l’acoustique, la santé et l’environnement, la durée de vie et l’urbanisme.
Dans ses conclusions remises fin mai, le groupe de travail ne manquera pas d’insister sur l’obligation de lever certains freins réglementaires. Parmi eux, la réglementation incendie qui limite la construction bois à 2 étages alors que de nombreuses réalisations en Europe prouvent qu’il est possible de construire sur 4 niveaux et plus ; le manque de référentiel et de visibilité sur les solutions thermiques en construction bois ; l’adaptation des DTU ; les règles d’urbanisme qui interdisent les bardages en bois ou encore l’absence de prise en compte dans la méthode de calcul RT (réglementation thermique) du comportement dynamique des parois ossature bois et l’influence du choix des isolants dans la modélisation du confort d’été.
Bientôt, un nouveau DTU sur les terrasses bois
Parallèlement à ces constats, le CNDB a décidé de s’activer et a déjà engagé un travail sur un prochain label HQEE (Haute Qualité Energie Environnement) et sur les révisions de normes et DTU. Un nouveau DTU pour la mise en œuvre des terrasses bois devrait ainsi voir le jour d’ici la fin de l’année.
Parallèlement et avec comme ambition de renforcer sa mission d’ambassadeur, le CNDB a entrepris, sous l’égide de sa nouvelle directrice générale Christine Le Nouy, un programme d’actions. Cela se concrétise par la mise en place d’une plate-forme d’information et de communication au sein de la filière qui permettra de renforcer son offre et de l’adapter aux besoins. Il est également prévu de donner une visibilité plus importante du CNDB et de développer les marchés, services et formations auprès de nombreuses cibles. Premier pas dans cette démarche, l’organisme s’est associé à l’Onisep pour publier une brochure sur les métiers du bois.
