Quoi de plus désagréable que de voir sur les chantiers des sacs de ciment traîner ou être enfouis à la va-vite. Il ne s'agit pas seulement d'une gêne visuelle mais plus des conséquences de ces actes sur l'environnement. De ce constat qu'il y avait des choses à inventer pour remédier à ce problème, Ciments Calcia « a mené une réflexion générale sur ses sacs. De la poignée à l'ouverture facile avec en toile de fond une logique de développement durable. Avec, au départ, une réflexion plutôt axée sur des housses de palette biodégradables et compostables avant de penser faire encore mieux et de travailler directement sur le sac de ciment lui-même, d'où la création du BioSac », explique Marie-Valentine Masquelier, responsable de la filière maçonnerie de Ciments Calcia. L'idée de réaliser un sac « vert » est donc rapidement venue à l'esprit de l'industriel. Il fallait trouver les bons partenaires pour passer de l'idée à la réalisation. « Nous travaillons avec des partenaires industriels : Limagrain, un céréalier, car notre BioSac est réalisé à partir de farine de maïs ; Barbier, spécialiste des films, et Mondi, le spécialiste des sacs d'emballage. » De cette collaboration étroite à quatre est née la première sacherie biodégradable et compostable pour des sacs de ciment. Sa composition : trois couches de matière sont utilisées de concert pour former le sac : deux films de papier kraft 70 g/m insèrent un free film Biolice 12 microns (le Biolice est une matière 100 % naturelle issue de la farine de maïs). Preuve du véritable challenge relevé, le BioSac a obtenu le label bio européen OK Compost - attribué par AIB Vinçotte, un bureau de contrôle et de certification accrédité par Belcert, le Cstb belge -, une vraie reconnaissance du gros travail accompli, souligne Marie-Valentine Masquelier : « Nous avons obtenu cette norme qui est une réelle garantie. Lors des tests pour la labellisation, des tests d'écotoxicité sont réalisés et nous avons répondu à toutes les attentes. Le BioSac a même une faculté de décomposition supérieure à la norme puisqu'elle impose 90 % alors que nous sommes à 96 % avec notre sacherie ».
Organiser la collecte
Une fois ce sac révolutionnaire correspondant parfaitement à la cible éco-construction n° 3 des chantiers à faible nuisance de la démarche HQE, développé, reste à en organiser la collecte. Marie-Valentine Masquelier s'y attache : « Nous avons toujours intégré dans nos réflexions nos partenaires négociants qui se sont montrés très intéressés par cette démarche. En ce qui concerne la collecte, il va falloir de toute façon que toute la filière se mette au diapason afin d'augmenter le nombre de sacs compostables et ainsi de pouvoir organiser plus facilement la collecte de ceux en fin de vie ». Un système de collecte où l'artisan viendrait redéposer son sac chez son négociant avait été envisagé mais il semble difficilement réalisable sur le terrain. « Il faudrait que les artisans prennent en compte le tri des déchets au jour le jour et là, il y a encore une vraie éducation à faire », souligne Marie-Valentine Masquelier. En attendant, grâce au BioSac, une certitude demeure : même si les utilisateurs ne jouent pas le jeu et continuent notamment à enfouir leurs sacs usagés, ceux-ci se décomposeront avec le temps sans nuire à leur environnement. A noter qu'aujourd'hui, trois usines Ciments Calcia sur neuf utilisent le BioSac avec un objectif affiché d'une généralisation de celui-ci pour le premier trimestre 2011.
