« La crise énergétique et les enjeux de rénovation ne s’opposent pas : la décarbonation est le moyen de répondre à la situation énergétique (se passer du gaz russe, NDLR) et limiter l’impact carbone (du parc de logements, NDLR), a débuté Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, lors de son discours au Congrès HLM ce mercredi 28 septembre. Il s’agit là d’un défi collectif, qui concerne tout le monde. Nous devons être à -55% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, nous en sommes à -23%. Il faut aller deux fois plus vite. »
Pour espérer atteindre l’objectif que l’Hexagone s’est lui-même fixé, le ministre compte sur cet « automne de la planification écologique » puisque le gouvernement planche avec chaque secteur sur leur décarbonation. « Chaque secteur sera invité à baisser ses émissions en fonction de son poids : la part des logements sociaux est déterminante », a-t-il poursuivi.
120 000 HLM à rénover
Au détour d’une phrase, Christophe Béchu appelle à « amplifier la rénovation » et fixe un cap : 120 000 logements sociaux doivent être rénovés chaque année (quand le nombre actuel tourne plutôt autour des 100 000 unités), dont 80% de logements étiquetés « F » et « G ». Alors que le « pacte de confiance » entre le gouvernement et le monde HLM voulu par la Première ministre Elisabeth Borne ne pourra ni être signé, ni même partiellement dévoilé lors de ce congrès à Lyon à cause notamment des tensions autour de la ponction de 300 M€ dans les comptes d’Action Logement, Christophe Béchu n’évacue pas la question du financement. Mais la renvoie à 2023.
« Nous devrons mieux corréler la performance de décarbonation aux financements de nos dispositifs, afin de les rendre incitatifs ». L’objectif étant de « d’amplifier la modulation des gains financiers en fonction de l’objectif atteint. Et ce qui vaut pour le public vaut pour le privé. »
Voilà les promoteurs immobiliers avertis. Un certain nombre de « sujets » devront être abordés l’an prochain : « la qualité des logements que nous produisons, la réflexion sur le zonage » et donc, « la fin programmée du Pinel ».