L'actualité ne sent pas bon pour l'industrie du gaz dans le bâtiment. L'Association française du gaz s'estime défavorisée par l'exclusion de l'électricité du champ d'application de la taxe carbone et redoute les futures modulations en fonction des types d'énergie, des consommations énergétiques dans les bâtiments, prévues par le texte de loi dit Grenelle 1.
Ces nouveaux cadres réglementaires interviennent à un moment où le recours au gaz pour chauffer les bâtiments est en très net recul face à l'électricité. Les derniers chiffres publiés par le SOeS dans l'étude intitulée "Gaz naturel en France en 2008" le prouvent.
Dans le secteur résidentiel-tertiaire, la consommation de gaz naturel (corrigée des effets de température) qui avait crû régulièrement entre 1990 et 2006 au rythme annuel moyen de + 3,4 %, est restée quasi stable entre 2006 et 2008. Le gaz naturel est aujourd'hui l'énergie de chauffage central de 41 % des résidences principales (61 % des appartements avec chauffage central collectif, 47 % des appartements ayant un chauffage central individuel, 35 % des maisons individuelles). Mais il recule dans les constructions neuves.
Le gaz, victime de la pompe à chaleur et du prix de l'immobilier
Seuls les appartements neufs avec chauffage central collectif continuent à privilégier le gaz (70 % en 2007 comme en 2004). Pour le reste des habitations, le recul du gaz est significatif de l'avantage pris par les équipements techniques fonctionnant à l'électricité.
29 % seulement des maisons ayant obtenu en 2008 un permis de construire avec chauffage central sont chauffées au gaz, contre 43 % en 2004. Le gaz est, selon le SOeS, notamment victime de l'engouement pour les pompes à chaleur.
31 % des appartements ayant obtenu en 2008 un permis de construire avec chauffage central individuel, contre 43 % en 2004, sont chauffés au gaz. Pour le SOeS, il faut voir là l'effet de la hausse des prix de l'immobilier favorisant le chauffage électrique qui a un faible coût d'installation.
Dans le secteur tertiaire, 45 % des surfaces utilisent le gaz pour se chauffer. Mais, comme dans le résidentiel, le gaz perd du terrain au profit de l'électricité dans le neuf : 48 % des surfaces neuves sont chauffées au gaz contre 55 % en 2000.