"Une concertation relevant de la tartufferie" : c'est par ces mots peu cléments que l'UFC-Que Choisir a qualifié la consultation publique lancée par le Gouvernement sur l'interdiction des chaudières gaz neuves. La Première ministre a en effet déjà fait part de ses intentions, et tout semble en place. "L’analyse des données de production d’électricité en 2022 à laquelle nous avons procédé met en évidence qu’à l’échelle nationale, il a systématiquement fallu faire appel à des centrales thermiques (gaz, fioul et charbon) encore plus émettrices en CO2 qu’une chaudière à gaz pour répondre à la demande d’électricité", écrit l'UFC Que Choisir. La bascule vers le tout pompe à chaleur risquerait donc, selon l'association, d'augmenter à court terme ces consommations, surtout sans isolation préalable. L'association s'inquiète par ailleurs des conséquences pour les abonnés au gaz d'une baisse du nombre de consommateurs, qui induirait une hausse des coûts pour ceux qui utiliseraient encore cette énergie. Augmenter la production d'énergies renouvelables tout en amplifiant la rénovation énergétique de qualité apparaissent donc comme des préalables indispensables.
Gaz vert
Sans surprise, Engie n'est guère plus enthousiaste, même si les mots sont plus choisis. L'énergéticien appelle au développement des chaudières hybrides (couplées avec une pompe à chaleur) ainsi qu'à une accélération du biogaz. Une baisse de la TVA sur les équipements consommant plus de 50 % de biométhane paraît souhaitable, selon Engie. Le Synasav, qui fédère les professionnels de la maintenance, estime quant à lui que "La décarbonation à coût maîtrisé des bâtiments actuellement chauffés au gaz doit passer par une transition progressive s’appuyant sur les solutions alternatives type chaudières THPE, PAC hybrides, PAC au gaz etc. Il faut suivre l‘objectif de la filière d’atteindre 20% des consommations en gaz verts d’ici à 2030 et monter jusqu’à 100% d’ici à 2050." Le syndicat souligne l'absence d'alternatives dans de nombreux cas, et le delta budgétaire significatif entre une chaudière et une pompe à chaleur, qui risque de placer de nombreux consommateurs dans une impasse, et les orienter in fine vers l'achat de convecteurs électriques dans les magasins de bricolage.
