Icade a dévoilé il y a un an sa stratégie bas carbone intitulée « objectif trajectoire 1,5°C ». Comment aller plus loin ?
Nous allons faire valider notre stratégie par l’initiative Science Based Targets (SBTi, lire encadré), qui valide les stratégies bas carbone des entreprises sur des bases scientifiques, dans le cadre de leur standard intitulé « Net Zero Standard ». Cette validation permettra de certifier scientifiquement le niveau d’ambition de nos objectifs et l’alignement sur les 1,5°C. Il s’agit d’une démarche rigoureuse, qui nécessite de mesurer la totalité de nos émissions, sur l’ensemble de nos scope (1, 2 et 3) et qui implique de se fixer des objectifs à moyen et long termes (2030 et 2050). La nouvelle stratégie climat, ainsi que la stratégie biodiversité, feront l’objet d’une résolution « Say on Climate & Biodiversity » lors de l’assemblée générale des actionnaires du 22 avril 2022. Icade s’engage donc à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici à 2030 par rapport à 2019 pour les actifs tertiaires, de -37% pour les actifs de santé, toujours sur la même période, et de -41% pour les activités liées à la promotion immobilière. A chaque fois, ces baisses de volumes s’entendent en intensité carbone, c’est-à-dire, en kg CO2 par m².
Pourquoi un tel différentiel entre le bureau, l’actif santé et le logement ?
Nous n’exploitons pas les bâtiments de santé. Il s’agit d’un parc majoritairement consacré aux activités hospitalières, consommatrices d’énergie lié au renouvellement d’air, à l’équipement médical… Actuellement, nous avons une marge de manœuvre plus limitée que pour les actifs de bureau mais nous accompagnons néanmoins les exploitants. Dans le cadre de l’entrée en vigueur du décret tertiaire, les bâtiments de santé devront réduire leurs consommations énergétiques. A l’instar des bureaux, les exploitants devront s’aligner sur les meilleurs standards. Et nous disposons de leviers efficaces pour réduire les consommations en intervenant sur les travaux d'isolation des toitures et des murs extérieurs et le remplacement des menuiseries. Pour le logement, l’entrée en vigueur de la RE 2020 généralise de nouvelles contraintes pour tous, et oriente l’ensemble de l’industrie immobilière dans l’atteinte de meilleures performances. Nous aurons donc plus recours au biosourcé, aux réseaux de chaleur, de froid, à l’industrialisation des procédés constructifs, etc.
La part des financements durables dans la dette tirée et non tirée d’Icade s’élève à 30%. Comment les financements verts impactent votre production ?
Lorsque l’on émet des green bonds, nous nous fixons des objectifs assez élevés sur leur utilisation. Les actifs éligibles doivent notamment respecter une certification au minimum HQE « Excellent » et/ou BREEAM « Excellent » et/ou LEED « Platinum » et/ou une consommation énergétique au moins 10% en deçà des seuils réglementaires (réglementation NZEB 16) et/ou une baisse de 30% de l’empreinte carbone, après rénovation. Des programmes immobiliers comme Origine* (programme tertiaire de 66 500 m² R+7 et R+8 situé à Nanterre en Ile-de-France, loué à 78% par Technip Energies, NDLR), ou Edenn (programme de bureaux de 30 090 m² R+8 en structure mixte bois/béton/métal à Nanterre, et pré-loué à 58% à Schneider Electric pour son futur siège, NDLR), ont été financés en partie grâce à la dette verte. A chaque fois, nous visons une amélioration de l’efficacité énergétique, une augmentation des capacités en énergie renouvelable ou le développement de la mobilité durable. Enfin, nous réalisons un reporting auprès des investisseurs afin de justifier du bon usage de ces fonds.
* Les certifications obtenues par le programme immobilier tertiaire Origine : HQE Excellent, BREEAM Outstanding, Bâtiment biosourcé (visé), E+C- niveau E3C2, BBCA Excellent, BEPOS Effinergie, LEED Gold, R2S 3*, WiredScore Platinum, Ready to Osmoz, Well Core & Shell (visé), Biodivercity